jeudi 11 juillet 2019

Conclusion - Dialogue avec les lecteurs


Commentaire n°1 posté par Miky :

« Cher Matthieu,

"Dira-t-on que c’est l’homme qui, par ses structures, met la beauté dans les choses ? En partie, peut-être, mais pas entièrement, sinon nous trouverions de la beauté partout. Or, tout n’est pas beau."

« Rien n'oblige les individus qui passent à travers les mailles du filet de la sélection naturelle à présenter une adaptation maximale ou même optimale à leur environnement, mais seulement une adaptation minimale, propre à assurer leur survie au moins jusqu'au moment de leur reproduction.

« Par conséquent, il n'y a pas de contradiction à soutenir à la fois que c'est l'homme, par ses structures, qui met entièrement de la beauté dans les choses, et en même temps que tout n'est pas beau. »



Commentaire n°2 posté par Chrétien :

« Tout cela est très beau et je bénis Dieu pour sa Création... mais peux-tu me dire si Dieu est aussi l'artisan, entre autres horreurs, des maladies génétiques ? Evite de me renvoyer au péché originel de ces chers Paul Augustin & Co... que Jésus n'a jamais invoqué, me semble-t-il. »

Réponse aux Commentaires n°1 et 2 :

@ Miky : « Rien n'oblige les individus qui passent à travers les mailles du filet de la sélection naturelle à présenter une adaptation maximale ou même optimale à leur environnement, mais seulement une adaptation minimale, propre à assurer leur survie au moins jusqu'au moment de leur reproduction. »

Je ne savais pas que la beauté était « propre à assurer [la] survie [des hommes] jusqu'au moment de leur reproduction. » L’homme aurait-il donc autant besoin de beauté que de pain ? Si je te suis bien, un couple qui aurait au moins deux enfants (et qui aurait donc assuré sa propre reproduction) devrait logiquement perdre la notion du Beau, puisque l’avantage adaptatif aurait cessé…

@ Chrétien (?) : « je bénis Dieu pour sa Création... mais peux-tu me dire si Dieu est aussi l'artisan, entre autres horreurs, des maladies génétiques ? Evite de me renvoyer au péché originel de ces chers Paul Augustin & Co... que Jésus n'a jamais invoqué, me semble-t-il. »

Jésus n’a jamais évoqué le péché originel ? Tu devrais quand même aller jeter un coup d’œil du côté de Matthieu 19.3 et suivants. Certes, Jésus n’emploie pas l’expression « péché originel » (pas plus que l’expression « Trinité » dans tout l’Evangile). Mais il renvoie bien à un état d’origine qui n’est plus celui que nous connaissons aujourd’hui. C’est donc bien qu’il s’est passé quelque chose...

Pourquoi me priverais-je de citer Saint Paul ? Ses lettres font partie de l’Ecriture Sainte, non ? Lui aussi parle abondamment du « péché d’Adam » (cf. Rm 5). Il est donc difficile de ne pas en tenir compte... Cela dit, Saint Paul ne fait que commenter les 3 premiers chapitres du livre de la Genèse, dont l’objet est précisément de nous révéler que le mal ne vient pas de Dieu (ni même de l’homme d’ailleurs…), et que la faute d’Adam a entraîné la Création toute entière dans la chute et le « néant » (cf. Rm 8. 20).

Commentaire n°3 posté par Hervé de P. :

« Là dessus, je suis d'accord avec Matthieu : Dieu n'est absolument pas responsable du mal. Il y a d'une part la liberté de l'homme (qui en abuse) et d'autre part, l'incitation du Diable à refuser le bien. Et la laideur dans le monde ne vient pas de Dieu : parfois, c'est notre regard qui voit quelque chose de laid (une personne trisomique ou lépreuse peut avoir une grande beauté intérieure) et parfois cela est lié à des phénomènes naturels (la foudre ou les volcans font des dégâts, mais ceux-ci n'ont pas grand-chose à voir avec une volonté divine).

Concernant la dernière phrase du commentaire 3, je dirais que la faute d'Adam (et d'Eve, pour garantir la parité ;-) ) a entraîné l'humanité dans la chute, mais qu'ensuite le Christ nous rachète. Donc grâce au Christ, l'Amour est plus fort que le péché et la mort.

Comme le disait récemment Benoît XVI, il ne faut pas utiliser seulement notre raison : la foi est également nécessaire et pour cela il faut faire confiance à Dieu ! »

Commentaire n°4 posté par Miky :

« Cher Matthieu,

"Je ne savais pas que la beauté était « propre à assurer [la] survie [des hommes] jusqu'au moment de leur reproduction. » L’homme aurait-il donc autant besoin de beauté que de pain ?""

Pas autant mais presque. Les personnes qui trouvent que tout est laid dans l'existence ont un nom : dépressifs. Et ils ne sont généralement pas très motivées à procréer (à quoi bon ?) ni même à vivre (et nombreux sont ceux qui tentent et parfois parviennent à se suicider ; je ne t'apprends rien à ce sujet).

"Si je te suis bien, un couple qui aurait au moins deux enfants (et qui aurait donc assuré sa propre reproduction) devrait logiquement perdre la notion du Beau, puisque l’avantage adaptatif aurait cessé…"

Je suis rarement d'accord avec toi, mais quand même, je n'avais pas encore lu un argument aussi bizarre sous ta plume !... S'il y a une prédisposition génétique à voir du beau, on l'a ou on ne l'a pas du tout. Je ne vois pas quel serait l'intérêt d'une prédisposition génétique à voir le beau jusqu'au temps t. En outre ça serait certainement plus complexe à coder...

D'autre part, comme je te l'ai dit dans mon commentaire précédent, l'adaptation doit être suffisante, elle n'a pas besoin d'être parfaite.

Peut-être as-tu mal compris mon histoire d'adaptation minimale ? Je ne voulais pas dire que l'adaptation était toujours la plus petite possible suffisante pour échapper à la sélection naturelle, mais que si un individu échappe à la sélection naturelle alors il a au moins cette adaptation minimale, ce qui ne veut pas dire que son adaptation ne peut pas aller au-delà. Il est même possible que cet individu présente d'autres caractéristiques qui ne sont pas par elles-mêmes adaptatives mais qui constituent comme une sorte de "by-product" de caractéristiques adaptatives. »

Réponse au Commentaire n°4 :

Eh bien disons que ce qui m'a "enduit" d'erreur, c'est ta phrase : "Rien n'oblige les individus qui passent à travers les mailles du filet de la sélection naturelle à présenter une adaptation maximale ou même optimale à leur environnement, mais seulement une adaptation minimale, propre à assurer leur survie au moins jusqu'au moment de leur reproduction." laissant sous-entendre qu'après "reproduction" de "l'individu", "l'adaptation minimale" propre à assurer sa "survie" pourrait disparaître... Je trouvais ça plutôt rigolo comme idée.

Commentaire n°5 posté par Miky :

« OK, sauf que "au moins", ça veut dire "au moins, mais éventuellement au-delà" :) »


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