mardi 26 février 2019

D'où vient qu'il y ait du "beau" dans l'univers?


Cher Miky,


"Matthieu (…), en gros, tu nous suggères de contempler la beauté de l'univers et que cette beauté serait un argument favorable à l'existence de Dieu. Toutefois, la beauté est une notion relative. Peut-être qu'une civilisation extraterrestre ne trouverait pas belles les mêmes choses que nous.

"Le fait que nous trouvions beaucoup de choses belles doit être balancé par le fait que nous en trouvons aussi beaucoup qui ne sont pas belles voire qui sont carrément moches : champignons nucléaires, pourrissement, maladies, purulence, violence, malformations, amputations, décrépitude, etc. Si la beauté doit être un argument en faveur de l'existence de Dieu, alors l'absence de beauté et la mocheté doivent être, en toute logique, des arguments en défaveur de l'existence de Dieu."

Je ne crois pas que la beauté soit une donnée relative – qui ne serait qu’affaire de goût. D’ailleurs, tu le supposes toi-même en énonçant toute une série de choses "pas belles" (dont tu ne te demandes pas si des extraterrestres pourraient les trouver belles...) – champignons nucléaires, pourrissement, maladies…

Les choses que nous ne trouvons "pas belles" sont justement celles qui affectent le beauté des êtres : le champignon nucléaire, parce qu’il est destructeur de la vie ; le pourrissement, parce qu’il est la conséquence de la décomposition d’un organisme ; la maladie, parce qu’elle est dégradation de la santé ; etc.

On voit donc que la beauté est première, et qu’elle est liée à l’être et à la plénitude de ses potentialités (la vie, la santé…) tandis que la "non beauté" est seconde en ce qu’elle n’a d’existence que relativement à la première, qu’elle altère. La question fondamentale et absolument première reste donc : d’où vient qu’il y ait du beau dans l’univers – c’est-à-dire de l’être, de la vie, de la santé ?

La question du mal (ou du "pas beau") vient ensuite, et sa solution doit être trouvée à la lumière de la réponse donnée à la première question – celle du bien (ou du "beau") –, qu’elle ne peut annuler. Si l’on parvient ainsi à établir que le beau dans l’univers est le signe, la preuve tangible de l’existence de Dieu (et c’est là la question à traiter en premier), on ne pourra considérer (si l’on veut rester cohérent) que le mal dans l’univers (qui est la question à traiter en second) est une preuve de son inexistence ; il faudra simplement chercher à concilier les deux points de vue, et penser le problème du mal à l’aune de l’existence de Dieu – ce que fait le judéo-christianisme.

On remarquera que le problème du mal ne se pose en vérité qu’au croyant, c’est-à-dire à celui qui a résolu la question première en répondant : OUI, Dieu existe. Car c'est alors que se pose à lui la seconde question : "Si Dieu existe, pourquoi y a-t-il du mal dans le monde ?". Selon Claude Tresmontant : "Pour qu’il y ait du mal, il faut d’abord qu’il y ait des êtres capables de souffrir ce mal, et ce sont ces êtres mêmes qui sont le point de départ de la démarche par laquelle l’intelligence va jusqu’à la connaissance de l’existence de Dieu (...) Dans la perspective athée, ce qui fait problème, ce n’est pas le problème du mal qui est dans le monde, mais c’est d’abord l’existence du monde (…) et puis l’existence des êtres organisés, le fait même de l’organisation, en somme la réussite éclatante que constitue l’existence de la vie, des êtres vivants, de l’évolution biologique. Ce qui fait difficulté, dans la perspective athée, ce n’est pas l’existence du mal dans le monde, mais l’existence du bien, du bon, [du beau,] de l’être, de la vie…"  [qui est la première question à résoudre, la seconde – celle du mal – ne se posant que dans le cas où Dieu existe, puisque dans un monde sans Dieu, livré au brassage aveugle des atomes, il n’est pas étonnant qu’il y ait des "ratés" dans la nature – des champignons nucléaires, du pourrissement, des maladies… ; ce qui est étonnant, c’est qu’il n’y en ait pas davantage ; ce qui est étonnant, c'est "que les êtres soient, en général et le plus souvent, réussis et même beaux, qu'il y ait si peu de monstres, que nous soyons tous constitués d'une manière qui, en gros, est viable. C'est un miracle quotidiennement renouvelé et stupéfiant" (cf. Claude Tresmontant, in Comment se pose aujourd'hui le problème de l'existence de Dieu, Seuil 1966, pp. 427 à 429)].

***

"Le fait que nous trouvions beaucoup de choses belles peut être expliqué autrement : par un mécanisme néodarwinien de sélection naturelle des mutations avantageuses pour la survie et la reproduction. Prenons deux individus : un trouve qu'il vit dans un environnement formidable, beau, stimulant, l'autre trouve qu'il vit dans un environnement horrible, moche, ennuyant. Lequel, selon toi, aura le plus de chance de survivre et de se reproduire ?"

Drôle de question à la vérité, puisqu’elle présuppose une certaine conscience de l’"individu". Il ne peut donc s’agir que d’êtres humains. Or la sélection naturelle ne s’applique plus à l’homme (heureusement d’ailleurs !), en raison de l’avènement de sa conscience qui lui a permis de dominer la nature. L’évolution biologique est achevée depuis que l’homme existe . Et on a déjà vu des gens déprimés par la vie assassiner des gens heureux de vivre…

Cela dit, ton raisonnement implique encore l’idée du "beau" – dont l’existence reste une question irrésolue. Quand bien même on supposerait que des êtres survivent et se reproduisent effectivement sous l’effet du "beau", il resterait encore à expliquer l’existence même de ce "beau" si attractif, si stimulant pour la vie. Sans cela, on n'expliquerait rien du tout.

Il me paraît vain de se référer au "mécanisme néodarwinien de sélection naturelle" produisant "des mutations avantageuses pour la survie et la reproduction" si tu n’expliques pas l’existence même de ce "mécanisme néodarwinien de sélection naturelle" ! C’est un peu comme si, à la question "pourquoi la poule ?", tu me répondais : "parce que l’œuf !". Je reconnais certes que c’est une manière de répondre ; mais ça ne peut en aucun cas être la réponse définitive, qui implique que soit résolue aussi la nouvelle question suscitée par ta réponse même : "pourquoi l’œuf ?" Laisser sans réponse cette dernière interrogation reviendrait à ne pas répondre du tout à la première question – sinon superficiellement – ou en tous les cas : à substituer à la réponse de fond (qui rend compte de l’origine ontologique des choses) une réponse partielle (qui rend compte de leur origine historique dans la succession des temps, mais non de la raison d’être de leur existence).

***

"Même si nous n'avions aucune explication de la beauté que nous percevons dans le monde, cela ne nous autoriserait pas logiquement à en inférer l'existence d'un Créateur. Cela voudrait juste dire que nous ne savons pas tout, et ça, nous le savons déjà que nous ne savons pas tout !"

C’est vrai que nous ne savons pas tout. Mais nous en savons suffisamment, d’autant qu’il n’y a pas une infinité de solutions possibles – il n’y en a que trois. Si l’on examine sereinement ces trois options à la lumière des certitudes scientifiques que nous avons sur l’univers (sur sa structure, son histoire, son évolution…), on se rend compte qu’il est possible d’entrevoir LA solution à notre problème de l’existence du "beau".

OU BIEN la beauté (c’est-à-dire : l’être, dans sa splendeur d’être) vient de Dieu (ou disons : d’un dieu) – hypothèse théiste (ou déiste) ; OU BIEN elle vient de l’univers lui-même (hypothèse matérialiste athée ou... panthéiste) ; OU BIEN elle vient du néant. Je ne vois pas d’autre explication possible.

On peut écarter aisément, je crois, la dernière option en raison de son évidente absurdité : le néant ne produit rien de lui-même  ; il en est bien incapable pour la bonne raison qu’il n’existe pas (c’est sa définition même) !

Tout se joue donc entre la première et la seconde option. L’univers est-il le seul être, ou bien doit-il son existence à un Autre que lui ?

Imaginons qu’il soit démontré que l’univers ait tout fait lui-même ; que l’on parvienne à établir que ce sont des processus physiques qui aient tout créés (c’est la thèse de Stephen Hawking). Eh bien cela ne prouverait pas que l’univers soit le seul être. Que le nuage primordial d’hydrogène et d’hélium ait été capable de produire, par ses seules ressources, la matière, puis la vie, puis la conscience et l’intelligence humaine, voilà qui donne à réfléchir… Est-il rationnel de songer qu’un Mozart ou un Einstein aient put émerger d’un gaz qui n’avait pas en lui-même les propriétés pour créer de tels génies ? D’où vient que l'univers ait acquis ces propriétés ? D’où vient qu’elles soient apparues dans son histoire ?

Deux hypothèses se présentent à nous :

OU BIEN l’univers n’avait pas en lui-même originellement les ingrédients pour créer de tels génies (ainsi que l’affirme la science aujourd’hui : il y avait moins à l’origine de l’univers que maintenant), et c’est donc qu’elles sont effectivement apparues ; qu'elles ont surgies. Puisqu'elles ne peuvent provenir ni du néant (qui est stérile et ne peut produire de l’être) ni de l’univers lui-même (puisque par hypothèse, il ne les avait pas en lui-même dès l’origine et se trouvait donc dans l’incapacité de se les donner à lui-même), c’est donc qu’elles proviennent nécessairement d’un Autre Être qui, Lui, possède en Lui-même tout ce qu’il communique à l’univers pour créer in fine ces deux génies que nous venons d'évoquer – c’est-à-dire : la vie, la conscience, la pensée, l’intelligence, la sensibilité artistique, le génie rationnel.

Où l'on voit que cette première hypothèse ne nous conduit nullement à l’athéisme, mais au théisme.

OU BIEN (deuxième hypothèse) l’univers possédait en lui-même dès l’origine (mais alors, de manière occulte, invisible) la vie, la conscience et l’intelligence qui allaient apparaître au terme de l’évolution cosmique : et cela revient à attribuer à l’univers tous les caractères que les théologiens monothéistes reconnaissent à Dieu seul, à savoir : la suffisance ontologique, l’éternité, la vie, la puissance créatrice, l’intelligence… Dans cette hypothèse, c’est l’univers qui est Dieu ! C’est lui le Divin, le Grand Animal Pensant qui se trouve à l’origine de toutes choses, et qui créé du beau en son sein au fil de son évolution historique. C'est donc lui qu'il faut adorer. 

Où l'on voit que cette seconde hypothèse ne nous conduit nullement à l’athéisme, mais au panthéisme.

La raison pensant le réel jusqu'au bout ne conduit donc jamais à l’athéisme, car lorsque l’on réfléchit sur l'univers, avec ce que nous savons aujourd'hui de lui sur le plan scientifique, on est conduit irrésistiblement à poser les deux hypothèses susvisées qui conduisent l’une au théisme, l’autre au panthéisme.

Pour survivre (et encore...), l’athéisme n’a qu’une seule ressource : démontrer scientifiquement que l’univers n’évolue pas et que tous les êtres existants aujourd’hui ont toujours existé – que rien n’est apparu dans l’univers ; que tout existe depuis toujours, sans changement. Pour survivre, l’athéisme n'a d'autre choix que de combattre le fait de l’Evolution.

Il faut se rendre à l’évidence : l’athéisme a été vaincu par les grandes découvertes du siècle passé. Il ne représente plus aujourd’hui une alternative rationnelle à l’existence de Dieu. Que Dieu soit transcendant à l’univers ou immanent (ce qu’il convient de trancher), peu importe à ce stade : ce que nous pouvons dire aujourd’hui avec certitude, c’est que nous savons qu’Il existe (que nous avons les moyens, en tous les cas, de le savoir), et que notre univers n’est pas un assemblage hasardeux – et pour le moins heureux – d’atomes. Notre univers a été pensé par Dieu ; chacun de nous est le fruit d’une pensée divine. Nous existons parce que chacun de nous, personnellement, a été pensé, voulu, désiré par Dieu. Personne ne s’est donné l’être à soi-même. Personne ne l’a reçu du néant (c’est chose impossible). Personne ne l’a reçu non plus de l’univers (puisque celui-ci n’avait pas en lui-même de quoi nous créer à l'origine - selon la cosmologie moderne). Tous, sur cette terre, nous avons reçu l’existence, la vie, la conscience, la pensée, l’intelligence et la capacité d’aimer de Celui-là même qui, de toute éternité, est l’Être et la Vie, et possède en Lui-même la conscience, la pensée, l’intelligence et la capacité d’aimer.

***

"Celui qui, ne supportant pas son ignorance, s'invente un "Dieu des trous" ne fait que couvrir son ignorance d'un peu de dignité, mais ne résout fondamentalement rien."

Comme je viens de le dire, il ne s’agit pas de boucher des trous. Il s’agit d’analyser correctement le donné existant. C’est ce que nous savons du réel qui nous révèle l’existence de Dieu, pas ce que nous ignorons. Quand bien même nous saurions tout de la réalité matérielle de l'univers, cela n’expliquerait rien : les mécanismes naturels ayant présidé à l’histoire de notre univers ne diront jamais rien de leur propre raison d’être. Parce que cette question n’est pas d'ordre scientifique, mais métaphysique. Il ne s’agit donc pas tant d’accroître la quantité de nos connaissances scientifiques (même si bien sûr, il faut sans cesse chercher) que d’approfondir la qualité de nos analyses métaphysiques à partir des informations certaines donc nous disposons sur le monde et la nature.

***

"Pour rendre compte de quelque chose de mystérieux, il pose une hypothèse encore plus mystérieuse : d'où vient Dieu ? Pourquoi a-t-il créé le monde ? Pourquoi l'a-t-il créé ainsi qu'il la créé ? Si on pousse ta logique jusqu'au bout, le fait même que Dieu ait eu l'intention, le projet, de créer un monde beau devrait nous interroger et nous faire admettre l'existence d'un Méta-Dieu qui a créé cette intention, ce projet, en Dieu, et ainsi de suite... La régression à l'infini n'est pas évitée !"

Non, ce que tu exprimes n’est pas une pensée rationnelle. La rationalité postule l’existence d’un autre Être que l’univers, qui possède en Lui-même tout ce qui est nécessaire pour donner à l’univers d’être ce qu’il est comme il est (et que l’univers ne possède pas en lui-même – sauf à admettre le panthéisme) : la suffisance ontologique, l’éternité, la vie, la puissance créatrice, l’intelligence.

Le mouvement naturel de la pensée conduit nécessairement à l’existence de Dieu (ou disons : d’un dieu) ; d’un Dieu unique et Créateur ; d'un Être absolu qui ne dépend de rien ni de personne pour exister, en qui se trouve la plénitude de l'être depuis toujours et pour toujours. On peut supposer, si l’on veut, des dieux intermédiaires entre l’univers et son créateur. C’est une possibilité théorique. Mais ce n’est pas une nécessité métaphysique. La nécessité métaphysique, c’est l’existence d’un Dieu unique et créateur.

Il n’y a donc aucune bonne raison pour rejeter a priori l’existence d’un Dieu unique et créateur, au seul (et pâle) motif que l’explication serait trop compliquée.

Je ne vois pas en effet pourquoi ce Dieu Créateur là devrait être moins mystérieux que l’univers créé, car le "moins" ne créé pas du "plus". En revanche, le "plus" peut créer du "moins". Ce qui est créé est donc nécessairement "moins" mystérieux que ce qui a créé – et la consistance ontologique de celui qui crée nécessairement "plus" riche que celle de l'être créé (on peut le comprendre aisément par une analogie tirée de notre expérience : l’ordinateur le plus puissant au monde sera toujours infiniment moins mystérieux que le cerveau du savant génial qui l’a pensé et élaboré).

Il n’est donc pas pertinent d’éliminer l’explication de l’univers par Dieu au seul motif qu’elle serait trop mystérieuse. D’autant moins que si le Dieu auquel la raison humaine conduit naturellement à partir de la considération de l’univers, de son histoire et de tout ce qui le constitue, s’avère être un Être vivant, pensant et intelligent, il est permis de penser qu’il soit possible d’entrer en relation avec Lui ; de recevoir de Lui une Parole qui nous communiquera l’intelligence de ce qu’Il est en Lui-même et de ce qu’Il fait. Cela nous permet donc d’espérer avoir quelques lumières sur les mystères qui entourent son être et son dessein créateur. Cela suppose certes qu’il veuille bien nous le révéler (car par nous-mêmes, nous ne pouvons que spéculer à l’infini). Mais pourquoi ne le voudrait-il pas ?  Lui qui façonné nos bouches, il ne parlerait pas ?

***

"- Enfin, je n'ai rien contre le fait que l'on croit en Dieu, mais je pense qu'il faut être vigilant quant aux motifs que l'on se donne d'y croire. Si ton but, à travers cette série d'articles, est de démontrer rationnellement et/ou empiriquement seulement, l'existence (probable) de Dieu, ton entreprise est vouée à l'échec, car les exigences de la rationalité et de l'empirie ne sont pas respectés, et pour cause : une explication scientifique doit relier logiquement des faits empiriques objectifs. Dieu est peut-être logique, mais il n'est certainement pas entièrement observable objectivement. J'enfonce le clou : si Dieu était une hypothèse scientifique valable, il ne serait pas Dieu, car il existerait au même titre que les êtres humains, les animaux, les plantes, les minéraux, les artéfacts, etc. A mon avis, toute approche possible de Dieu se doit de déborder le cadre de la science voire de s'en détacher. Mais il faut définir un nouveau cadre de référence, un nouveau paradigme si tu préfères, avant de pouvoir approcher Dieu, à l'intérieur de ce paradigme. Et ce paradigme doit s'efforcer, à mon avis, de reposer sur le sens commun ou la science, pour qu'il soit convainquant pour tous. Note bien que je ne me contredis pas en disant d'une part : Dieu ne peut être scientifiquement prouvé et d'autre part un paradigme à l'intérieur duquel Dieu peut être prouvé devrait s'efforcer de reposer sur le sens commun et la science. Ce sont deux idées différentes."

Tout à fait Miky, je te suis entièrement ! Tu as tout à fait raison de dire qu’il ne peut exister de preuves scientifiques de l’existence de Dieu – pour la bonne raison que Dieu est Dieu, et qu’il ne se confond pas avec l’univers créé que scrutent les sciences. Les sciences, au bout de leur télescope ou de leur microscope, ne verront jamais rien d’autre que l’univers et sa matière. Comme tu le dis au sujet de l’eucharistie : "l’analyse objective d’une hostie consacrée par un prêtre ne révélera rien d’autre que de la farine et du sel".

Il faut donc, comme tu le dis, "déborder le cadre de la science" - mais je ne rajouterais pas pour ma part le "voire s’en détacher" qui suit dans ta phrase, car je pense qu’il ne faut surtout pas s’en détacher. Le nouveau cadre de référence à l’intérieur duquel on va pouvoir approcher Dieu, et qui doit "reposer sur le sens commun ou la science pour qu’il soit convainquant pour tous", le "nouveau paradigme", c’est tout simplement le cadre rationnel méta-physique – dans lequel s'inscrit l’effort de la raison humaine pour penser jusqu’au bout le réel empiriquement observé dans l’expérience commune et l’activité scientifique, et qui présente de ce point de vue tous les caractères nécessaires pour être "convainquant pour tous".


Discussion avec un lecteur suite à la publication de cet article

dimanche 24 février 2019

Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu? - Dialogue avec les lecteurs (3)

Suite (et fin?...) du débat avec les lecteurs suite à la publication de l'article "Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu" (relire les commentaires n°1 à 4 et le commentaire n°5 et sa réponse).  

Commentaire n°6 posté par NeGPsychiatricK

"...la raison humaine ne peut concevoir que le néant soit premier..."
Notre esprit est limité, c'est bien ce qui me fait peur... 
J'ai consulté l'article sur la vérité de Wikipedia et j'y ai trouvé la conception de la vérité qui me correspond : "les énoncés scientifiques ne peuvent atteindre que des degrés continus de probabilité dont les limites supérieure et inférieure, hors d'atteinte, sont la vérité et la fausseté" (Reichenbach).

"La métaphysique réaliste peut être considérée comme une authentique science"
Estimez-vous disposer de preuves scientifiques de l'existence de Dieu?

Réponse au Commentaire n°6

Existe-t-il selon vous des preuves scientifiques de l'existence de l'Amour? ou de la Liberté? ou de la Vérité? du Bien et du Mal? de la Beauté?...

Vous citez Reichenbach, dans la citation duquel vous dites vous retrouver. Mais comment sait-il qu'il existe une Vérité au-delà des énoncés scientifiques, puisqu'elle est "hors d'atteinte" selon lui? Elle est hors d'atteinte, et cependant, il est persuadé de son existence. Ne trouvez-vous pas cela étrange?

Commentaire n°7 posté par NeGPsychiatricK

Vous n'avez pas répondu à ma question (commentaire n°6)... Si vous estimez maintenant posséder des preuves scientifiques de l'existence de Dieu alors vous êtes en contradiction avec votre propre article et avec Jean-Paul II que vous citez pourtant...

"Existe-t-il selon vous des preuves scientifiques de l'existence de l'Amour? ou de la Liberté? ou de la Vérité? du Bien et du Mal? de la Beauté?"
Je ne pense pas... Selon moi, toutes ces notions sont personnelles. Nous considérons notre expérience comme une raison suffisante pour y croire. Idem pour Dieu.

Finalement, j'ai du mal à bien saisir votre point de vue... Vous semblez dire que c'est de la méthode de raisonnement inductive que sont nés vos preuves de l'existence de Dieu (réponse au commentaire n°3) ; que celles-ci ne sont pas renversables alors même que la preuve par induction a une probabilité de vérité qui dépend des connaissances du moment (voir Wikipedia) : elle est donc toujours renversable  - à moins que la connaissance ait un maximum, maximum que l'on n'a pas encore atteint. Par extension, toute preuve est potentiellement renversable car toute preuve contient à la fois des éléments inductifs et déductifs. Ce qui va dans le sens de Reichenbach...

Je comprends d'ailleurs tout à fait son point de vue: 0 est hors d'atteinte pour la fonction 1/x. Cette fonction ne peut que supposer l'existence de 0, éventuellement avec une probabilité qui tend vers la vérité (ça dépend de x - 1/x étant plus ou moins éloigné de 0). De même pour les hommes avec Dieu.
Je dirais qu'un dieu est aussi nécessaire à l'Homme que 0 est nécessaire aux mathématiques et à la science. 0 a été "inventé"; 0 n'existe pas dans le monde réel (comme le néant). 0 est comme les constantes des formules mathématiques, il permet de mieux comprendre le monde, d'élaborer des formules, etc. 0 c'est le néant des mathématiques... Comment pourrait-on parler de néant si l'être n'existait pas? Et vice versa? - Ici mon cerveau sature, je ne peux plus réfléchir. A partir de là, soit Dieu existe car il est nécessaire, soit l'homme l'a créé pour mieux comprendre le monde...

Rien n'empêche toutefois tout un chacun de trouver des "motifs valables" (comme le dit Jean-Paul II) de l'existence de Dieu, de l'existence de la liberté ou de l'amour (un arc en ciel, le big bang, ce que l'on ressent, la paix dans le monde...). Mais ces motifs, suffisants, restent purement personnels. S'il en était autrement, Dieu, l'amour et la liberté ne seraient accessibles qu'aux érudits. Et ce n'est pas le cas.

Réponse au Commentaire n°7

"Vous n'avez pas répondu à ma question (commentaire n°6)... Si vous estimez maintenant posséder des preuves scientifiques de l'existence de Dieu alors vous êtes en contradiction avec votre propre article et avec Jean-Paul II que vous citez pourtant..."
Si, j’ai répondu à votre question. Mais à ma manière ! :)
Il ne peut y avoir de preuves scientifiques de l’existence de Dieu pour la bonne raison que Dieu n’est pas un objet de ce monde ! Il n’est donc pas accessible aux instruments d’analyse et de mesure des sciences positives.
Mais celles-ci ne peuvent prétendre dire le tout du réel, puisqu’elles sont incapables d’appréhender l’existence de l’Amour, de la Vérité, de la Justice, du Bien et du Mal…
Il est des réalités qui échappent à l'emprise scientifique, mais qui n'en sont pas moins connaissables par l'intelligence humaine. Dieu, personne ne l'a jamais vu, nous dit saint Jean. Mais son existence est certaine parce que notre intelligence Le découvre à travers l’œuvre de sa Création.

"Existe-t-il selon vous des preuves scientifiques de l'existence de l'Amour? ou de la Liberté? ou de la Vérité? du Bien et du Mal? de la Beauté? Je ne pense pas... Selon moi, toutes ces notions sont personnelles. Nous considérons notre expérience comme une raison suffisante pour y croire. Idem pour Dieu."
Le Bien et le Mal, des notions personnelles et subjectives à croire – plutôt que des notions universelles et objectives à connaître ? En ce cas, tout le monde serait libre de décréter ce qui est Bien et ce qui est Mal. Hitler, par exemple, serait libre de considérer l’élimination physique des Juifs comme un bien sans que personne ne trouve rien à redire. Et chacun serait en droit d’entendre la notion de "dignité de la personne humaine" comme il veut. C’est là une appréciation extrêmement dangereuse…
En fait, nous ne CROYONS pas au Bien et au Mal. Nous SAVONS qu’ils existent – même si nous ne parvenons pas toujours bien à en discerner le contenu (à en définir l’essence, pourrait-on dire).

"Finalement, j'ai du mal à bien saisir votre point de vue... Vous semblez dire que c'est de la méthode de raisonnement inductive que sont nés vos preuves de l'existence de Dieu ; que celles-ci ne sont pas renversables alors même que la preuve par induction a une probabilité de vérité qui dépend des connaissances du moment : elle est donc toujours renversable – à moins que la connaissance ait un maximum, maximum que l'on n'a pas encore atteint."
On n’a pas atteint le maximum ; mais on a atteint des connaissances suffisantes pour se faire une opinion solide. La science progresse – les connaissances s’accumulent, et le puzzle petit à petit prend forme.
Ne croyez pas que les "connaissances du moment" seront spectaculairement renversées par les "connaissances de demain" car il est des connaissances scientifiques qui sont acquises de manière définitive (que les "connaissances de demain" ne feront que compléter – et non contredire). Nous savons par exemple que la terre est ronde. C’est acquis, c’est définitif. C’est sûr et certain. Jamais plus la science ne reviendra là-dessus. De même, nous savons que l’univers est un système en régime d’évolution constante, au sein duquel apparaît sans cesse du nouveau dans son histoire. Nous connaissons aussi l'extrême complexité de la plus petite cellule vivante. Là encore, c’est scientifiquement démontré ; c’est définitivement acquis. Or, précisément : ce que nous savons aujourd’hui de manière certaine et définitive de l’univers (et de tout ce qu'il contient) nous permet d’induire avec certitude (puisque c’est définitif) que l’univers ne peut se suffire à lui-même, et que pour être ce qu’il est comme il est, il a nécessairement besoin du secours d’un autre Être – qui lui donne d’être ce qu’il est comme il est. A moins de considérer l’Univers lui-même comme un dieu – et pas n’importe lequel : un dieu qui s’engendre lui-même, le dieu de Hegel…

"Je dirais qu'un dieu est aussi nécessaire à l'Homme que 0 est nécessaire aux mathématiques et à la science."
Sauf que Dieu n’est pas le 0 ; il est l’infini… :)

"0 a été "inventé"; 0 n'existe pas dans le monde réel (comme le néant). 0 est comme les constantes des formules mathématiques, il permet de mieux comprendre le monde, d'élaborer des formules, etc. 0 c'est le néant des mathématiques..."
Votre rapprochement avec les mathématiques est intéressant. Car l'univers est structuré mathématiquement - donc rationnellement. Et cela interroge. Cela fascinait Albert Einstein qui considérait qu'on aurait dû s'attendre plutôt à ce que l'univers fût un chaos. Notre univers est ainsi fait qu'il n’y a aucun obstacle rationnel a priori à concevoir l'existence d’une Raison créatrice (un Logos) à l'origine de l'Univers - a fortiori s'il s'agit de la meilleure explication .

"A partir de là, soit Dieu existe car il est nécessaire, soit l'homme l'a créé pour mieux comprendre le monde..."
Mais comment se fait-il que le monde soit compréhensible avec Dieu, et qu’il ne le soit pas sans Dieu ? N’est-ce pas la preuve que nous avons là la pièce manquante du puzzle ?
Pour répondre à votre question : Dieu existe, car il est nécessaire. Il ne peut pas ne pas exister, car s’il n’existait pas, rien n’existerait – ni vous, ni moi, ni rien. L’univers n’est pas l’Être nécessaire, car tout ce qui surgit de nouveau dans son histoire ne peut s’expliquer par son état antérieur (on n’explique pas Mozart avec un nuage d’hydrogène).

"Rien n'empêche toutefois tout un chacun de trouver des "motifs valables" (comme le dit Jean-Paul II) de l'existence de Dieu, de l'existence de la liberté ou de l'amour (un arc en ciel, le big bang, ce que l'on ressent, la paix dans le monde...). Mais ces motifs, suffisants, restent purement personnels. S'il en était autrement, Dieu, l'amour et la liberté ne seraient accessibles qu'aux érudits. Et ce n'est pas le cas."
Vous dites cela parce que vous ne reconnaissez pas à l’homme le pouvoir d’atteindre personnellement des vérités métaphysiques. Nul besoin pourtant d’être un érudit pour cela. Il suffit de penser, et de penser bien – ce qui est à la portée de tout homme. L’ironie veut d’ailleurs parfois qu’un agriculteur sans grandes lettres – mais doté d’un solide bon sens paysan – comprenne mieux les réalités de ce monde qu’un énarque "érudit" à l’esprit formaté (étant précisé que je n’ai absolument rien contre les énarques, mon père en était !)

Commentaire n°8 posté par NeGPsychiatricK

OK je crois avoir saisi votre point de vue concernant les "preuves scientifiques" de l'existence de Dieu. Le mien a évolué mais n'a pas changé.

Commentaire n°9 posté par Pierre B

Votre humble serviteur n’est ni universitaire, ni prix Nobel, ni professeur Machin de ci ou de çà, mais un humble et vieux chercheur à qui Dieu a révélé beaucoup de choses et non des moindres ! Des preuves de l’existence de Dieu ? Mais mes frères, le monde, la terre en sont noyés de preuves !
La science ne prouve pas Dieu ?... Bien au contraire : La simple observation du monde vivant révèle déjà l’Existence d’une Intelligence créatrice ! Et quand on est armé d’un microscope, cela confirme cette grande Vérité fondamentale de la Science, du VRAI Savoir !

Les anciens n’avaient pas nos connaissance en chimie, ni en science nucléaire mais ils savaient que l’Argile est un objet inconscient et que sans Potier, point de vase !... Nous avons beau mieux connaître la structure interne de la Matière, mais cela ne change pas la nature de cette Matière !
Sans l’Existence première de l’Esprit, toute la Matière du monde serait inutile et le monde serait sans vie, sans conscience, un monde mort !...

Un jour je transportais un brave curé de campagne et comme ma marotte est la Religion sous toute ses formes, il me dit : "Evidemment nous n’avons aucune preuve scientifique de l’Existence de Dieu !..." Je sursautai et arrêtai ma voiture et ouvrant la portière, je lui rétorquai : "Vous voyez ces milliers de brins d’herbe, M. le Curé, et bien ce sont autant de Preuves scientifiques de l’Existence de Dieu !..." Il me regarda tout ébahi !...

Vous vous êtes laissés piégés par le Diable et ses complices Mécréants imbus de science pervertie et amputée ! Car ce qui fausse leur esprit, c’est qu’ils croient que toute cette merveille naît toute seule et évolue toute seule comme... par enchantement... mais sans Enchanteur ! La Vie Elle-même est un véritable Miracle !...

La Philosophie de la Vérité, de la Vie et de la Voie que Dieu m’a inspiré est condensée dans une Nomenclature philosophique qui compte déjà quelques centaines de pages (+ de 500, je crois) mais le tout est de pouvoir la publier !...

Réponse au Commentaire n°9

Cher Pierre,

Je vous remercie de votre message et vous félicite de votre important travail. Il est capital de proclamer cette vérité sur tous les toits.

J'émettrais toutefois une nuance à votre propos, en précisant que s'il existe, effectivement, des preuves de l'existence de Dieu – je tiens beaucoup, personnellement, à cette notion de "preuve" – ce ne sont aucunement des preuves "scientifiques" (au sens moderne du mot). L'objet de la science se limite à l'étude des phénomènes matériels et physiques – qui ne sont pas divins et que l'être de Dieu "transcende". La science est donc impuissante, par elle-même, à fournir la moindre preuve de l'existence de Dieu, comme elle est impuissante, par elle-même, à démontrer que l'univers est le seul Être – parce que ce n'est pas son domaine, voilà tout. 

Les preuves de l'existence de Dieu sont d'un autre ordre que "scientifique" : elles sont de nature "méta-physique". On pourrait penser que cela leur confère une valeur probante moindre. Il n'en est rien. Car ce sont bien les conclusions (certaines et définitives) des sciences positives elles-mêmes qui nous conduisent irrésistiblement, par le raisonnement métaphysique, aux preuves de l'existence de Dieu – raison pour laquelle, sans doute, nous croyons tenir là des preuves "scientifiques" (au sens moderne du mot), puisqu'au point de départ, il y a l'univers et les données scientifiques le concernant. La méta-physique n'est jamais que l'au-delà d'une physique : c'est donc bien la physique qui est première et qui constitue le point de départ de toute réflexion métaphysique. Mais c'est par le raisonnement méta-physique qu'on parvient aux preuves de l'existence de Dieu – non par la seule considération du monde en sa matérialité.

Il convient donc de bien distinguer ces deux grands ordres de preuves – que sont les preuves "scientifiques" et les preuves "métaphysiques". Etant entendu que nous nous trouvons bien, dans les deux cas, dans le registre de la "preuve" : c'est-à-dire d'une connaissance certaine (d'un "savoir", non d'une vague "croyance" ), accessible à tous au moyen de l'expérience et du raisonnement, et dont la vérité ne peut être renversée par la preuve du contraire.

vendredi 22 février 2019

Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu? - Dialogue avec les lecteurs (2)

Suite du débat avec les lecteurs après la publication de l'article "Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu" (relire les commentaires n°1 à 4).  

Commentaire n°5 posté par NeGPsychiatricK

Bonjour,

Je vous cite: "Si l’on choisit d’observer le réel sans aucun a priori idéologique ou religieux, et de prolonger la réflexion rationnelle sur l’univers au-delà de ce que la science peut nous en dire – tout en demeurant fidèle à la méthode scientifique, c’est-à-dire : à la méthode inductive –, on est conduit irrésistiblement à inférer l’existence d’un Être transcendant, éternel, infini, Créateur, Intelligent et Personnel".

Autre citation: "Mais pour qui veut demeurer dans la pensée rationnelle, l’existence de Dieu est absolument inévitable…"

J'ai l'impression, dans les réflexions inductives ou déductives attestant de l'existence ou de l'inexistence de Dieu – notamment en ce qui concerne les preuves recommandées par l'Eglise – , que quand on arrive à une impasse, alors la réponse est Dieu.

A prendre strictement au sens littéral : A mon avis, les partisans de l'existence de Dieu comme ceux qui soutiennent que Dieu n'existe pas satisfont à leur soif de connaissances et à leur égo en aboutissant grâce à des raisonnements de toutes sortes (scientifiques, métaphysiques etc.) à un système "rationnel" qui répond à leurs attentes : ils ne supportent pas de ne pas avoir de réponse satisfaisantes à leurs questions. C'est pourquoi je suis tenté de penser que ceux qui affirment que Dieu existe comme ceux qui affirment le contraire nient tous deux la raison. Aucune des deux parties n'a de preuves suffisantes pour clore le débat alors que chacun dispose de "preuves". C'est pourquoi pour ma part, je parle systématiquement "d'arguments".

Jean-Paul II a dit : "L'homme est toujours le même : les systèmes qu'il crée sont toujours imparfaits, et d'autant plus imparfaits qu'il est sûr de lui."

Par athée, entendez-vous partisan de la proposition selon laquelle Dieu n'existe pas? Un athée peut très bien se contenter de ne pas concevoir l'existence de Dieu ; il peut aussi combattre les religieux pour le danger qu'ils représentent : croisades, sectes...

J'espère ne pas me montrer trop lourd, je trouve cette discussion passionnante. Le problème c'est que je ne saurai pousser la réflexion aussi loin que vous ; de toute façon "Faire l’expérience de Dieu reste toujours à la portée de chaque homme" disait Jean-Paul II (encore lui). Peut-être que les sujets que j'aborde ont déjà été traités sur ce blog?

Réponse au Commentaire n°5

"J'espère ne pas me montrer trop lourd, je trouve cette discussion passionnante."
Ne croyez pas cela : vous n’êtes pas "trop lourd" ! Bien au contraire : si ces questions vous passionnent, vous êtes chez vous sur ce blog !

"Peut-être que les sujets que j'aborde ont déjà été traités sur ce blog?"
Cela n’a aucune importance. Si tel est le cas, je me permets de renvoyer à d’anciens articles par des liens idoines. N’ayez aucune crainte d’aborder toutes les questions que vous voudrez. Sur un blog, il y a régulièrement de nouveaux lecteurs. Il faut s’attendre à devoir redire des choses déjà exprimées. Cela ne me dérange absolument pas.

"Jean-Paul II a dit : ‘L'homme est toujours le même : les systèmes qu'il crée sont toujours imparfaits, et d'autant plus imparfaits qu'il est sûr de lui’."
Je vois que vous avez d’excellentes références ! Mais il ne s’agit pas ici de "créer" un système. Il s’agit de penser le réel, jusqu’au bout, sans a priori. Ce sont les constructions a priori qui sont toujours imparfaites – quand l’homme a la prétention de dire le réel en vertu d’une doctrine pré-établie, fondée sur sa seule subjectivité et ses seules préférences (je vous renvoie aux auteurs précités dans la réponse au commentaire n°3 ci-dessus).

"Par athée, entendez-vous partisan de la proposition selon laquelle Dieu n'existe pas? Un athée peut très bien se contenter de ne pas concevoir l'existence de Dieu; il peut aussi combattre les religieux pour le danger qu'ils représentent: croisades, sectes..."
Un athée, c’est quelqu’un qui croit que Dieu n’existe pas. Bien sûr qu’un athée peut ne pas avoir vraiment pensé son athéisme, et se contenter d’une posture d’indifférence ou d'un rejet global des religions – c’est d’ailleurs la situation de la plupart des athées modernes. Mais je me permets ici aimablement de les inviter à réfléchir un instant aux fondements rationnels de leur athéisme – et à en éprouver la solidité ; à ne pas se contenter d’une pensée superficielle ni d’une réaction épidermique – l’enjeu est trop sérieux et trop grave.
Ma conviction est que si les athées se mettaient vraiment à penser leur athéisme, ils n’en ressortiraient pas indemnes… Car en vérité, l’athéisme est impensable ; la meilleure preuve, c’est qu’il n’a jamais été pensé.

"J'ai l'impression (…) que quand on arrive à une impasse alors la réponse est Dieu ("Dieu existe", "Dieu n'existe pas", ...)."
Moi, j’ai l’impression que la difficulté vient surtout de l’emploi du mot "Dieu" – qui renvoie trop immédiatement aux religions monothéistes. Si l’on remplace le mot "Dieu" par l’expression "Être absolu" ou "Être nécessaire", alors la discussion devient plus aisée – car la raison humaine ne peut concevoir que le néant soit premier. C’est au fil du raisonnement que l’on découvrira que l’Être nécessaire est le Dieu UN du monothéisme (et plus précisément : le Dieu de Jésus-Christ). Mais il faut se garder de tout raccourci hâtif. Il faut commencer par poser que l’Être est premier et nécessaire (et non le néant, qui est incapable de produire aucun être, et qui est stérile par définition).
Comprenez bien qu’il ne s’agit pas ici de boucher les "trous" d’une connaissance parcellaire du monde physique en invoquant systématiquement le surnaturel ; mais d’analyser ce que nous savons de manière certaine et irrévocable du monde physique pour voir ce qui est impliqué (pré-requis) par le fait qu’il soit effectivement ce qu’il est comme il est.
Nous savons par exemple que l’univers dans lequel nous vivons n’a pas toujours existé ; qu’il a commencé d’être (peu importe ici qu’il s’agisse ou non d’un premier commencement, d’un commencement absolu). Nous connaissons l’âge de notre univers. C’est là un point acquis de manière certaine et irrévocable. Il faut maintenant le penser, et voir ce que cela présuppose sur le plan métaphysique.
Nous savons aussi que notre univers est en régime d’évolution ; qu’il n’est pas apparu tout d’un bloc, mais progressivement, après un long développement qui s’est réalisé dans un certain sens : celui d’une complexification croissante de la matière jusqu’au surgissement in fine de la pensée, de la conscience humaine. C’est là un autre point acquis de manière certaine et irrévocable. Il faut maintenant le penser, et voir ce que cela présuppose sur le plan métaphysique.
C’est l’univers lui-même qui nous provoque à la réflexion métaphysique ; c’est lui qui pose question – c’est son existence qui fait problème. Ses caractéristiques (que nous connaissons de mieux en mieux) sont si étonnantes, si fascinantes, – si "étranges" même, selon le mot de Lemaître –, qu’il est inévitable de se poser la question de savoir si c’est vraiment lui, l’univers, et lui seul, qui a été capable, par ses seules ressources, de faire surgir in fine d’un simple nuage de gaz d’hydrogène et d’hélium un Mozart, un Einstein ou un Gandhi.

"Ceux qui affirment que Dieu existe comme ceux qui affirment le contraire nient tous deux la raison. Aucune des deux parties n'a de preuves suffisantes pour clore le débat alors que chacun dispose de "preuves"."
Je ne partage pas votre avis sur ce point. Je pense (mais vous avez le droit de ne pas être d’accord) que les grandes découvertes scientifiques du XXe siècle (dans le domaine de l’astrophysique, de la biologie, de la biochimie…) ont été fatales à l’athéisme, et cela, d’une manière irréversible.
Puisque l’athéisme est désormais renversé, il ne reste plus que Dieu (que celui-ci s’identifie à la Nature ou s’en distingue, peu importe à ce stade). Dieu… ou l’absurde. Mais pour qui rejette par principe l'absurde et fait le choix de la raison, il ne reste plus que Dieu. Ou disons : l’Être absolu, nécessaire, éternel, intelligent et personnel – qui fonde l’être du monde et sans lequel le monde tel qu’il est serait incompréhensible et inexplicable.

mercredi 20 février 2019

Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu? - Dialogue avec les lecteurs (1)

Suite à la publication sur le blog Totus Tuus de l'article Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu?, un long débat s'est instauré avec les lecteurs. Je le diffuse ici en 3 parties. En voici aujourd'hui la 1ère.

Commentaire n°1 posté par Christophe

"L’existence de Dieu ne se démontre ni par l'observation ni par le calcul parce que Dieu n’est pas un élément du monde – un objet parmi les autres objets."
Où est-il ? Dans quel monde? Comme nous n’avons pas connaissance d’autres mondes, faut-il inventer un concept de monde pour le situer ?

"Il n’est pas situable par rapport à nous : il n’occupe aucune place en hauteur ou en profondeur, il ne s’articule pas sur les phénomènes de l’univers. Dès lors, il ne peut être objet d’investigation scientifique : il ne fait pas corps avec le monde physique que scrutent nos savants."
Pas situable, pas de hauteur ni profondeur, il ne s’articule pas sur des phénomènes observables, il ne peut être objet d’investigation… Mais alors, comment pouvez vous savoir qu’il existe ?

"Si le Créateur a donné l'intelligence à l'homme..."
Comment savez vous que notre intelligence nous vient d’un dieu? Et si c’est ainsi, comment savoir qu’elle ne nous vient pas de Brahma/Shiva/Vishnou, la trilogie hindou?

"... n'est-ce pas pour qu'il s'en serve afin de Le découvrir, d'esprit à Esprit, sans l'ombre d'un doute?"
Non justement, l’intelligence fait tout à fait le contraire.

Réponse au Commentaire n°1

Cher Christophe, je te remercie de toutes tes belles questions. Je t’ai répondu dans une série d’articles intitulée : "Comment savoir si Dieu existe et quelle est la "vraie" religion?"

Commentaire n°2 posté par ti’hamo

Ah, cela dit, je n'ai toujours pas bien compris ce que vous entendez par "intelligence", de même que je n'ai pas bien compris ce que l'ami Miky entendait par "amour", et je ne sais plus qui par "justice" : peut-on enfin, scientifiquement, m'en prouver l'existence, et me les décrire exactement ? (profondeur, largeur, hauteur...)

Commentaire n°3 posté par NeGPsychiatricK

Bonjour,

Je pense que les débats sur l'existence de Dieu seraient beaucoup plus apaisés et moins fastidieux si l'on parlait d'arguments et non pas de preuves...

Par preuve, on entend généralement preuve par déduction ayant un caractère absolu, alors que les preuves de Dieu sont (selon moi) d'abord des preuves par induction, c'est à dire qu'elles dépendent des connaissances disponibles. Il vaut mieux alors parler d'arguments. Libre alors au lecteur d'être convaincu ou pas.

Réponse au Commentaire n°3

Bonjour à vous et bienvenu sur ce blog – qui s’efforce précisément de promouvoir un dialogue apaisé sur ces questions si importantes.

On peut parler de preuves de l’existence de Dieu (ainsi que le fait le Magistère catholique) dans la mesure où il est possible d’acquérir au sujet de l’existence de Dieu une "vraie certitude" – ainsi que l’affirme le Catéchisme de l’Eglise Catholique en son § 31.

Contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas la méthode déductive qui produit les meilleurs résultats en métaphysique. Au contraire, celle-ci, qui consiste à poser arbitrairement des postulats a priori et à en déduire un certain nombre de conséquences – jusques et y compris dans le domaine physique – n’a jamais rien donné de bon et conduit parfois ses partisans à un véritable déni du réel (lorsque celui-ci ne s’avère pas conforme aux résultats attendus). Nous en avons d’éloquents exemples avec Descartes, Haeckel, Engels, Sartre…

La méthode de raisonnement qui s’est révélée la plus féconde est la méthode inductive, qui consiste à partir du réel exploré scientifiquement, observé objectivement (sans aucun a priori), et à en inférer un certain nombre d’enseignements sur la nature et le fonctionnement du réel : c’est la méthode expérimentale – la méthode scientifique. Celle-là même qui est employée par la métaphysique réaliste des penseurs monothéistes.

Si l’on choisit d’observer le réel sans aucun a priori idéologique ou religieux, et de prolonger la réflexion rationnelle sur l’univers au-delà de ce que la science peut nous en dire – dans la fidélité permanente à la réalité observée –, on est conduit irrésistiblement à inférer l’existence d’un Être transcendant, éternel, infini, Créateur, Intelligent et Personnel. D’autant plus aisément qu’il n’existe aucune alternative rationnelle à cette option – nous le verrons. C’est en ce sens que l’on peut parler de preuves de l’existence de Dieu.

Commentaire n°4 posté par NeGPsychiatricK

Bonjour et merci de m'avoir répondu.

Vous vous trompez : je ne sais pas et je n'ai jamais su quel type de preuve apportait les meilleurs résultats en métaphysique. Ca ne m'intéresse pas vraiment... D'autant que concrètement une preuve comporte généralement à la fois des éléments inductifs et déductifs; Wikipedia l'indique explicitement et implicitement dans son article sur la preuve : "il existe un enchaînement de causes à effet dans la nature, or il est impossible de remonter de causes à causes à l'infini ; il faut nécessairement une Cause Première : c'est Dieu".

"C'est Dieu", n'est ce pas là une déduction? Cette citation n'est-elle pas une preuve par déduction? N'est-ce pas là aussi une preuve par induction? Conclure, n'est-ce pas en quelque sorte déduire? Et vice-versa?

Comme vous l'indiquez dans cet article, il n'existe pas de "preuves scientifiques" de l'existence de Dieu. Pour éviter toute confusion, ne serait-il pas plus approprié de parler systématiquement de "motifs scientifiques permettant d'admettre l'existence de Dieu" ou "d'arguments favorables à l'existence Dieu" plutôt que de preuve tout court? La preuve a tendance à s'imposer à tous par nature... L'Eglise s'est déjà imposée à tous par le passé et ça n'a pas laissé de bons souvenirs.

Réponse au Commentaire n°4

"Je n'ai jamais su quel type de preuve apportait les meilleurs résultats en métaphysique. Ca ne m'intéresse pas vraiment..."
C’est dommage, car pour traiter une question métaphysique, il est utile de savoir quelle méthode de raisonnement donne les résultats les plus fiables. Un petit regard panoramique sur l’histoire de la pensée pourrait vous livrer de précieux enseignements.

"il existe un enchaînement de causes à effet dans la nature, or il est impossible de remonter de causes à causes à l'infini ; il faut nécessairement une Cause Première : c'est Dieu"."C'est Dieu", n'est ce pas là une déduction? Cette citation n'est-elle pas une preuve par déduction? N'est-ce pas là aussi une  preuve par induction? Conclure, n'est-ce pas en quelque sorte déduire? Et vice-versa?"
En un sens, vous avez raison. Il y a un postulat premier à partir duquel on déduit tout le reste. Les preuves de l’existence de Dieu ne sont recevables que pour qui croit préalablement dans le primat de la raison, qui est donc le postulat de départ indiscuté – mais que l’on pourrait remettre en question.
Ce qu’il est important d’observer à ce stade, c’est que la négation de l’existence de Dieu implique nécessairement la remise en cause du primat de la rationalité.
Mais pour qui veut demeurer dans la pensée rationnelle, l’existence de Dieu est absolument inévitable.
On est donc bien en présence de "preuves" au sens fort du terme. Je tiens vraiment à ce mot car la preuve donne des certitudes, et c’est bien à cela que conduit le raisonnement métaphysique (qui n’est autre que l’activité de l’intelligence s’efforçant de penser le monde jusqu’au bout à partir des données objectives communiquées par les sciences positives).
Les preuves métaphysiques ont une force probante au moins équivalente à celles des sciences expérimentales parce qu’elles procèdent de la même méthode d’analyse (qui a fait ses preuves) et qu’on ne leur connaît aucune alternative rationnelle. Voilà pourquoi la métaphysique réaliste peut être considérée comme une authentique science – puisqu’elle nous communique un authentique savoir.
Ce qui est impressionnant avec les preuves de l’existence de Dieu, c’est qu’elles conduisent toujours celui qui les nie SOIT à diviniser la nature, SOIT à nier la raison. Mais il n’existe aucune vision authentiquement athée de l’univers qui soit pertinente sur le plan rationnel – nous en reparlerons plus tard.
Maintenant, chacun est libre de croire que Dieu n’existe pas. Mais c’est là un PARI dont il faut bien avoir conscience qu’il n’est pas sans risque…

"La preuve a tendance à s'imposer à tous par nature... L'Eglise s'est déjà imposée à tous par le passé et ça n'a pas laissé de bons souvenirs."
La preuve a tendance à s’imposer à tous parce qu’elle dévoile un pan de la vérité, qui s’impose à tous. Mais quand on découvre plus tard que cette vérité est Amour, alors on n’a plus peur de la vérité, et on voudrait que tout le monde la connaisse.

lundi 18 février 2019

Existe-t-il des preuves de l'existence de Dieu?


Suite à mes premiers échanges avec Miky (ici et ), un premier article de fond s'imposait sur la question de la "preuve" de l'existence de Dieu. Le voici – repris du blog Totus Tuus et corrigé.

Cher Miky,

Je souhaiterais réagir aux commentaires que tu as laissés à l’article "La terre : une planète spécialement configurée pour donner la vie".

"Si ton but, écris-tu, à travers cette série d'articles, est de démontrer rationnellement et/ou empiriquement seulement, l'existence (probable) de Dieu, ton entreprise est vouée à l'échec (…). Si tu dis qu'il est raisonnable de croire parce que l'objet de cette croyance (et non pas l'attitude de croire) disposerait lui-même d'appuis rationnels, alors je pense qu'il y a peut-être un problème." (Commentaire n°1)

Comme j’ai pu l’indiquer dans mon article introductif auquel tu te réfères – ainsi que dans mes premières réponses –, les sciences expérimentales et mathématiques ne fournissent pas de preuves de l'existence de Dieu.

L’existence de Dieu ne se démontre ni par l'observation ni par le calcul parce que Dieu n’est pas un élément du monde – un objet parmi les autres objets. Il n’est pas situable par rapport à nous : il n’occupe aucune place en hauteur ou en profondeur, il ne s’articule pas sur les phénomènes de l’univers. Dès lors, il ne peut être objet d’investigation scientifique : il ne fait pas corps avec le monde physique que scrutent nos savants.

Notre imagination ne pouvant se représenter que des réalités matérielles, on pourrait être tenté de penser que Dieu n'est pas une réalité parce qu'il n'est pas matériel. Mais est-il vrai qu'il n'est de réalité que matérielle? C'est cela qui est en question dans le problème de l'existence de Dieu. Que Dieu ne soit pas matériel – ou étendu – ne signifie pas nécessairement qu'Il n'est pas ; c'est peut-être au contraire qu'Il est, et qu'Il est trop – au point de transcender la matière. Car la matière restreint ; elle limite. "L'étendue n'est (...) pas une condition nécessaire de l'être ; elle suppose au contraire une restriction ou une limitation dans l'être. Par conséquent, de ce que Dieu n'est pas un corps, un être étendu, que nous puissions saisir avec nos sens, étreindre des bras du corps, voir de nos yeux et entendre de nos oreilles, il ne s'ensuit pas qu'il soit moins réellement et moins véritablement que les êtres corporels qui nous entourent et que nous pouvons atteindre ainsi. Il est infiniment plus réellement et plus véritablement qu'eux ; et si nous ne pouvons pas Le saisir avec nos sens, nous pouvons Le saisir avec notre intelligence, ce qui est un mode d'étreinte et de possession autrement intime, autrement parfait et autrement durable que le mode d'étreinte et de possession purement sensible" (Thomas Pègues, in Commentaire littéral de la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin, Prima Pars, Q3, a1)

Ce n'est donc pas par nos sens que l'on trouve Dieu – mais par notre intelligence, en raison même de ce qu'est Dieu. Cela se comprend lorsqu'on se rappelle qu'il est de la nature de l'intelligence de percevoir l'être, comme il est de la nature de la vue de percevoir la lumière et de la nature de l'ouïe de percevoir le son. Si Dieu est l'Être absolu duquel dépend ontologiquement tous les êtres, l'intelligence humaine saura Le percevoir à travers l'existence de tous les êtres – de tous ces êtres de notre réalité matérielle qui ne peuvent avoir leur raison d'être première et fondamentale qu'en Lui.

"Quand on parle de preuves de l’existence de Dieu, déclarait Jean-Paul II dans son audience générale du 10 juillet 1985, il faut souligner qu’il ne s’agit pas de preuves "scientifico-expérimentales". Les preuves scientifiques, au sens moderne du mot, valent seulement pour les choses perceptibles aux sens, car c’est seulement sur celles-ci que peuvent s’exercer les instruments de recherche et de contrôle dont se sert la science. Vouloir une preuve scientifique de Dieu signifierait abaisser Dieu au rang des êtres de notre monde, et donc se tromper déjà méthodologiquement sur ce qu’est Dieu."

Si Dieu est Esprit – au-delà de toute réalité matérielle – c'est par l'esprit que nous allons pouvoir Le trouver – et non par le téléscope ou le microscope (lesquels peuvent bien scruter un cerveau, mais non pas l'esprit de l'homme – qui est une réalité immatérielle).

La question est donc de savoir s'il est vrai qu'il n'est de réalité que matérielle. La seule matière suffit-elle à expliquer l'univers, sa genèse, son histoire, son évolution, son ordre, sa structure mathématique et tous les êtres le composant – et notamment les êtres vivants avec leur cerveau, leurs yeux, leur ADN...? Ou bien la raison impose-t-elle l'existence d'un autre Être que l'univers, lui donnant d'être, lui communiquant sa forme – ordonnée, structurée – et lui fournissant les ressources qu'il ne possédait pas en lui-même pour devenir plus qu'il n'était à son origine – et faire surgir en son sein de nouveaux êtres (par ex. les êtres vivants dans un monde de matière inerte).

Nous allons voir que notre intelligence est irrésistiblement conduite à l'existence de Dieu sous la double pression de l'observation des faits et de la raison logique ; qu'il n'existe aucune alternative rationnelle à l'existence de Dieu ; que la seule manière d'y échapper serait de renoncer à toute raison. Si ce que nous affirmons est vrai – ce qu'il va nous falloir démontrer –, alors nous sommes bien en présence de "preuves" au sens strict du terme, car les "preuves" sont contraignantes par nature – or ici, la raison humaine est contrainte par les conclusions du raisonnement. Et ce sont bien des preuves "scientifiques" puisqu'elles nous communiquent une vraie certitude – une connaissance authentique et démontrée de manière irréfutable – le terme "scientifique" étant donc entendu ici en son sens le plus large.

Je sais que certains croyants répugnent à employer le terme de "preuves" au sujet de l'existence de Dieu. Pourtant, c'est bien de cela dont il s'agit – et c'est de cela dont l'Eglise parle. Si l'on veut être fidèle à l'enseignement de l'Eglise, il ne faut pas hésiter à parler de preuves.  "Créé à l’image de Dieu, appelé à connaître et à aimer Dieu, l’homme qui cherche Dieu découvre certaines 'voies' pour accéder à la connaissance de Dieu. On les appelle aussi "preuves de l’existence de Dieu', non pas dans le sens des preuves que cherchent les sciences naturelles, mais dans le sens d’arguments convergents et convaincants qui permettent d’atteindre à de vraies certitudes" (CEC n°31).

Et comment pourrait-il en être autrement? Si Dieu existe, comment douter que la raison humaine puisse conclure de manière certaine à la connaissance de Son existence? Si le Créateur a donné l'intelligence à l'homme, n'est-ce pas pour qu'il s'en serve afin de Le découvrir, d'esprit à Esprit, sans l'ombre d'un doute? Qu’il serait bien étrange ce Dieu qui donnerait à l’homme une intelligence... pour le détourner de Lui et le conduire inexorablement à l'athéisme! Non, si Dieu existe, notre raison doit pouvoir nous conduire à Lui, sans "violence", d'une façon naturelle et simple. Relevons d'ailleurs que dans l'Ecriture Sainte, non seulement Dieu demande à l'homme d'user de son intelligence pour Le trouver, mais il en fait même un Commandement – et le premier de tous! "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force" (Deut. 6. 5) – ce qui implique l'hommage de notre raison qui est une faculté de notre âme.

Il existe donc des preuves de l'existence de Dieu – et c'est cette idée que nous allons développer au fil des semaines. Ces preuves – répétons-le – ne sont pas d'ordre "scientifico-expérimentales" puisque Dieu n’est pas réductible au monde créé. Mais ce sont des des preuves quand même, qui résident dans une multiplicité d’indices "convergents et convaincants" nous conduisant non pas à une vague opinion mais "à de vraies certitudes". Ces preuves sont de nature métaphysique – donc rationnelles et scientifiques (au sens non restrictif d’une connaissance certaine tirée de l’expérience du monde). Quant aux sciences modernes, si elles ne prouvent pas Dieu, elle fournissent par leurs découvertes de nombreuses raisons d'y croire – leur enseignement constituant la matière première de la réflexion métaphysique sur l'existence de Dieu.



Discussion avec les lecteurs suite à la publication de cet article (1)
Discussion avec les lecteurs suite à la publication de cet article (2)
Discussion avec les lecteurs suite à la publication de cet article (3)

dimanche 17 février 2019

L'immensité de l'Univers, condition d'émergence de notre existence

Gigantesque, oui, notre Galaxie l’est assurément. Mais à l’aune de notre Terre et de nos petites vies. Car notre Galaxie elle-même se trouve perdue au milieu de 100 milliards d’autres galaxies toutes aussi gigantesques que la nôtre, si ce n’est plus…

"Une poignée de sable contient environ 10.000 grains, soit un nombre plus grand que celui des étoiles que nous pouvons apercevoir par une nuit claire. Mais le nombre des étoiles que nous pouvons voir n’est qu’une petite fraction du nombre des étoiles qui existent (…). La richesse du cosmos est au-delà de toute mesure : le nombre total des étoiles dans l’univers est plus grand que tous les grains de sable contenus dans l’ensemble des plages de la planète Terre" (Carl SAGAN in Cosmos).

Certes, le cosmos tel que l’entend la science moderne n’est pas infini, comme on a pu le croire en d’autres temps, mais il est d’une "richesse au-delà de toute mesure", tel le nombre des grains de sable formant l’ensemble des plages de toute la Terre qui n’est pas non plus infini, mais peut nous apparaître comme tel tant leur nombre est gigantesque.

Comme notre galaxie contient 10 puissance 11 soleils (soit 100.000.000.000) et qu’il y a également 10 puissance 11 galaxies, le nombre total des étoiles dans le cosmos est de 10 puissance 22 (soit 10.000.000.000.000.000.000.000)! La dimension de l’univers est d’environ 10 puissance 20 kilomètres : la lumière, qui voyage à la vitesse de 300.000 kilomètres à la seconde, met ainsi 10 milliards d’années pour aller d’un bout à l’autre.

Tout cela dépasse l’imagination et l’entendement…

Alors, que suis-je moi, avec mes projets, mes ambitions, mes espoirs, vu de cette nébuleuse ? Bien moins qu’un grain de poussière qu’une voiture soulèverait dans le désert du Nevada, à 9.000 kilomètres d’ici…

Ces chiffres nous font sentir – ô combien ! – notre petitesse… 

Pourtant, l’immensité de notre univers n’est peut-être pas totalement étrangère à la vie sur la Terre. Si extraordinaire que cela puisse paraître, de nombreux physiciens pensent que les forces d’inertie s’appliquant aux objets terrestres sont engendrées par la totalité des forces gravitationnelles exercées par l’ensemble de la matière contenue dans le cosmos, y compris celle des étoiles et des galaxies les plus lointaines : "L’idée que la matière distante exerce parfois une influence bien plus grande que la matière proche peut paraître déconcertante. Pour lui donner un tour plus concret, on peut essayer de chiffrer la proportion dans laquelle les objets proches influent sur l’inertie des corps figurant sur la Terre : la totalité de la Voie Lactée y contribue seulement à proportion d’un dix-millionième ; le Soleil, un centième de millionième ; et la Terre elle-même, un milliardième (…). En fait, 80 % de l’inertie affectant la matière locale provient de l’influence de galaxies trop distantes pour être aperçues au télescope de 5 mètres de diamètre"  (Dennis Sciama, in The Unity of the Universe).

"Donc, renchérit le biochimiste australien Michael Denton (in L'évolution a-t-elle un sens?), s’il existe des êtres de notre taille et de notre masse, dotés de la station debout, d’une démarche bipède et de la capacité d’allumer du feu, c’est grâce à l’influence des galaxies les plus lointaines dont la masse collective détermine la grandeur des forces d’inertie prévalant sur la Terre."

Aussi incroyable que cela puisse être, si j'existe aujourd'hui sur cette Terre, c'est parce que l'Univers est exactement de la dimension qui est la sienne à cette époque de son histoire. Ou dit autrement (puisque l'Univers est en expansion, la dimension spatiale est inextricablement liée à celle du temps) : c'est parce que l'Univers a exactement l'âge qu'il a. Nous ne sommes pas apparu n'importe où ni n'importe quand. "Les moments de l'apparition de telle ou telle catégorie d'êtres ne sont ni fortuits ni arbitraires. La vie ne pouvait pas, pour des raisons physico-chimiques bien déterminées, apparaître avant que l'Univers n'ait atteint un certain état, et n'ait franchi un certain seuil caractérisé par ces conditions physico-chimiques (température de la planète, rayonnement, etc.) (...). La genèse des êtres ne pouvait pas s'effectuer dans n'importe quel ordre ni à n'importe quel moment. Il existe (...) une généalogie de la terre et des cieux (...). L'homme corporel ne pouvait pas être créé avant que la biosphère n'ait atteint un certain seuil, avant que l'arbre de la vie n'ait poussé sa pointe vers certaines formes d'animalité supérieures, et la vie ne pouvait apparaître avant que la terre soit à bonne température, que l'Univers tout entier ne soit prêt pour cette synthèse des micro-organismes." (Claude Tresmontant, in Etudes de métaphysique biblique).

L'impression que nous avons d'être perdus au milieu d'un océan infini de galaxies et de planète est donc trompeuse : nous sommes en réalité la fine fleur de l'Univers - ce pour quoi l'Univers existe et ce à quoi il conduit à ce stade de son évolution historique : "Si l'on considère l'homme, ou seulement notre planète, dans l'Univers, du point de vue spatial de l'étendue, nous nous apparaissons à nous-mêmes comme perdus entre les deux infinis de grandeur et de petitesse (...). Mais si, au lieu de regarder l'Univers en nous plaçant au point de vie géométrique de l'immense, nous regardons le même paysage, sans rien changer bien entendu à son ordonnance, mais sous l'angle biochimique cette fois de la Complexité, que voyons-nous? Un complet reversement des valeurs. Un retournement de la perspective." (Claude Tresmontant, op. cit.)

En contemplant ces différentes données concernant notre système solaire, notre Galaxie et l’Univers tout entier, tout semble merveilleusement ordonné pour que la vie puisse apparaître sur la Terre - dont la nôtre. N'est-il pas incroyable de penser que l'univers entier - dans son immensité - a été conçu pour que la vie - et la mienne en particulier - émerge sur notre petite planète? Suis-je vraiment conscient d'être embarqué dans une fabuleuse aventure?

"A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
La Lune et les étoiles que tu fixas
Qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui,
Le fils d'un homme que tu en prennes souci?"
(Psaume 8)

vendredi 15 février 2019

Une Galaxie nous offrant le panorama de l'Univers


Notre Soleil fait partie d’un amas gigantesque d’autres astres, et cet amas porte le nom de Galaxie.

Notre Galaxie comporte une bonne centaine de milliards d’étoiles, constituées par la gravité en forme de disque. Au centre du disque, les étoiles sont plus nombreuses et plus rapprochées, formant une sorte de noyau autour duquel des bras d'étoiles s'enroulent en spirale.

Notre Galaxie est dénommée la "Voie Lactée", à cause de la traînée blanchâtre qu'elle laisse apparaître au dessus nos têtes, qui est composée de myriades d'étoiles.

La Voie Lactée tourne légèrement sur elle-même (à la vitesse de 300 Km/s) mais elle est tellement grande que le Soleil et les planètes mettent environ 250 millions d'années pour en faire le tour.

Notre système solaire est au bord de ce disque, et tourne avec la Voie Lactée. Cette position périphérique est remarquable puisqu'elle nous permet de scruter plus avant les profondeurs du ciel en direction des plus lointaines galaxies, et d’observer ainsi la physionomie globale de l'Univers. Encore un heureux hasard… Si nous nous étions trouvés au centre de la Galaxie, jamais nous n’aurions pu admirer la beauté des galaxies spirales, ni nous faire la moindre idée de la structure de notre Univers.

Le diamètre global de la Voix Lactée est de 100.000 années-lumières. Vous rendez-vous compte de ce que cela représente ?

Une année-lumière est la distance que parcourt la lumière en un an, sachant qu’elle va à la vitesse fabuleuse de 300.000 kilomètres… à la seconde !

Imaginez les 70 ou 80 années (pour les plus vigoureux) de nos pauvres existences. Cela nous paraît long. Certes, la vie est toujours trop courte pour être vécue. Tout ce qui a une fin est court. Le temps passe vite. Mais avouons qu’à 20 ans, nous nous sentons à une distance infinie des personnes âgées que nous rencontrons… et l’on ne se sent pas concerné par la vieillesse.

Imaginez maintenant la Révolution française. C’était il y a 230 ans. Reconnaissons que lorsque nous voyons certaines images concernant cette période dans nos livres d’Histoire, nous avons l’impression d’un abîme béant entre nous et ces événements du passé.

Imaginez encore le Christ. Sa venue dans notre monde. Son incarnation au milieu des hommes. C’était il y a plus de 2.000 ans ! Malgré l’actualité toujours brûlante de l’Evangile, Jésus de Nazareth nous paraît tellement éloigné dans le temps, son histoire tellement appartenir à un autre âge, à nous, contemporains du 21e siècle...

Alors imaginez ce que peuvent représenter 100.000 années… 50 fois la distance qui nous sépare de la venue du Christ, 435 fois la distance qui nous sépare de la Révolution française.

Prenez maintenant une Formule 1, la Mercedes de Lewis Hamilton par exemple. Imaginez-là à Monza, à 300 kilomètre-heures en vitesse de pointe. 300 kilomètres-heures ! Imaginez maintenant ce que peuvent représenter 300 kilomètres… à la seconde ! La vitesse de la lumière...

Essayez de prendre un instant pour vous représenter mentalement ces 300.000 kilomètres à la seconde pendant 100.000 années : tel est le diamètre de notre Galaxie...

Prenons-nous le temps parfois de considérer l’immensité de l’univers, et de nous laisser enivrer par ces "infinis" qui nous enserrent - comme disait Pascal?

mardi 12 février 2019

Le silence de Dieu - Dialogue avec un lecteur

Suite à la publication de mon article "Pourquoi Dieu ne nous aide pas?" - Dialogue avec les lecteurs, un lecteur me fait part de ses réflexions sur le silence de Dieu.

Jean-Pierre : L'amour n'existe pas, il n'existe que des preuves d'amour. On attend donc dans notre vie des preuves d'amour. Des tout petits miracles quotidiens. Mais quand Dieu se mure dans son silence, la tristesse arrive. Dure épreuve. On est toujours en demande.

Matthieu : Sauf que Dieu parle. Tous les jours. Pour écouter sa voix, il faut se mettre sur la bonne longueur d'onde. Ce n'est pas Dieu qui se mure dans le silence. C'est l'homme qui n'écoute plus.

Jean-Pierre : La parole de Dieu est action. On ne peut pas le forcer à parler, car il est également un être de liberté.

Matthieu : Dans sa Liberté, Dieu nous donne tous les jours une Parole pour nous éclairer et nourrir nos âmes.

Jean-Pierre : La liberté n'est pas un distributeur automatique. Il y a des silences de Dieu.

Matthieu : Oui... des silences habités par une Parole.

Jean-Pierre : La relation avec Dieu n'est pas un long fleuve tranquille.

Matthieu : Certes non! Mais ce n'est pas Dieu qui fait défaut. Dieu est fidèle. Nous, non. Dieu est saint. Nous sommes pécheurs. Le maillon faible de la relation, c'est nous.

Jean-Pierre : ...

Matthieu : L'apparent silence de Dieu peut avoir deux origines. OU BIEN notre infidélité à la grâce. OU BIEN une action purificatrice de Dieu. Dans les deux cas, il faut chercher refuge dans sa Miséricorde. Et garder le cap d'une vie de prière et de fréquentation assidue aux sacrements. C'est  ainsi que Dieu façonne notre sainteté.

Et si vous pensez que Dieu ne vous parle pas, sachez qu'il vous a écrit une longue lettre.


lundi 11 février 2019

Qu'est-ce qu'un catholique? - Dialogue avec les lecteurs

Suite à la publication de mon article sur ce qu'est un catholique, plusieurs lecteurs réagissent.

Commentaire n°1 posté par ti'hamo
...ah... ça donne envie de se remettre à écrire des pages et des pages...  :-)
Bel exposé tout en délicate clarté.

Commentaire n°2 posté par Nathalie
Merci beaucoup Matthieu pour ce très bel article, très bien argumenté, très travaillé - chapeau bas - et d'un très grand intérêt ! Quelle magnifique argumentation et quel soin tu as pris pour la construire et l'articuler !
En somme, s'il est permis de faire une somme - disons un genre de raccourci -, après cela, pour être catholique, il faut être chrétien - adhérer au Credo et au Christ - mais aussi à l'Eglise catholique, sa Tradition et son Magistère.
Etre baptisé, si je suis ton raisonnement, si cela est un fait objectif, ne suffit donc pas pour faire d'une personne un catholique. Car l'adhésion de la personne concernée est nécessaire.
Ce qui, par exemple, me fais demander ceci : faut-il être théologien pour être catholique ? (je sais, je pousse le bouchon un peu loin et peut-être même que je dépasse les bornes de la mesure, mais bon..) Car, pour adhérer au magistère et à la Tradition, il faut en connaître quelque chose, n'est-ce pas ? Du moins est-ce la logique de la démarche.
Autrement dit, est-ce que l'ignorance en matière religieuse peut remettre en question mon titre - ou ma qualité - de catholique ? Cela nonobstant les sacrements que j'ai pu recevoir - baptême, 1ère communion, confirmation, mariage.
Enfin, je le trouve tellement bien cet article que je m'en vais le citer sur facebook - ça fera une discussion. Et avec les orthodoxes et les protestants de ma connaissance, il y a quelques chances qu'elle soit croustillante, même avec certains catholiques d'ailleurs, et puis je citerai cet article sur mon blog également, avec ta permission bien entendu.

Commentaire n°3 posté par RV
Je signale juste que l'adhésion à l'Eglise figure aussi dans le credo :
Je croit à l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique...." (ce qui implique (même si la forme est raccourcie - une adhésion au Magistère.)
RV

Commentaire n°4 posté par Michaël
Très bien cet article. Je crois que je vais le faire lire à mon épouse qui se dit catholique mais qui est loin de croire dans les 50 points listés par le m'sieur Brun, et qui a le toupet - parfois - de me dire que je suis chrétien et qu'on est une famille chrétienne, simplement parce que j'ai été baptisé, et bien que je n'ai de cesse d'affirmer mon désaccord avec le christianisme sur plusieurs points, et pas des moindres !....

Commentaire n°5 posté par Gilles
Je trouve cet article particulièrement bien fait et pertinent.
Personnellement, je ne suis ni catholique, ni chrétien. C'est-à-dire que je ne confesse pas le Credo. Cela ne m'empêche pas d'être attaché à la personne de Jésus, et de tenir un blog ou je parle de lui et de la manière dont je le perçois. Jésus n'appartient à aucune église ni a aucune religion. Il n'est pas assigné à résidence dans la chrétienté. Chacun est libre de trouver en lui sa nourriture.

Réponse au Commentaire n°5
C'est un peu ce que disait le Pape Benoît XVI lors de la prière de l'Angelus, dimanche dernier : "Nous pouvons ainsi affirmer que Jésus Christ ne regarde pas seulement les chrétiens, ou seulement les croyants, mais tous les hommes, parce qu'il est le centre de la foi, et qu'il est aussi le fondement de l'espérance. Et tout être humain a constamment besoin d'espérance."
Cela dit : si Jésus-Christ n'est pas la propriété exclusive de l'Eglise catholique, l'Eglise catholique est la propriété exclusive de Jésus-Christ. :)