jeudi 4 juillet 2019

L'ordre de l'univers face au hasard - Dialogue avec les lecteurs


Commentaire n°1 posté par Corsi :

« Ce qui prouve d'une façon absolue l'intervention d'une entité supérieure dans la naissance de l'univers et de la vie. Ce qui ne veut pas dire que cette entité nous accorde une seconde vie, qui plus est éternelle, il faut se résigner à mourir pour connaitre la vérité. »

Réponse au Commentaire n°1 :

C'est là une pétition de principe qui ne repose sur rien - si ce n'est sur votre propre jugement.

Si Dieu a créé l'univers, s'il a donné la vie à l'homme, on peut légitimement penser que c'est pour toujours - car Dieu serait bien sadique de nous donner la vie... pour nous la reprendre ensuite!

La Révélation biblique confirme cette intuition : notre Dieu est le Dieu non pas des morts, mais des vivants. La mort est un "accident" de parcours, causé par le péché de nos premiers parents – et non le résultat de la volonté de Dieu. La volonté de Dieu est que nous vivions pour toujours, et que nous partagions sa vie bienheureuse. Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, Dieu nous promet la Vie éternelle – non certes pas l'éternité de cette vie présente, mais une éternité "de délices", dans une "terre nouvelle et des cieux nouveaux", où il n'y aura plus de souffrance ni de mort, et où il ne se fera plus aucun mal ; où les effets du péché originel auront été définitivement réparés.

Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, est mort et ressuscité pour cela : pour restaurer la Création déchue par la désobéissance d'Adam, et pour nous introduire dans la vie nouvelle des enfants de Dieu – une vie impérissable et éternelle qui est déjà commencée (dont nous recevons le germe au baptême), mais qui éclora pleinement à la fin des temps, lorsque le Christ reviendra pour la résurrection finale ; tous alors, nous ressusciterons dans notre chair, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la mort éternelle – qui n'est pas un anéantissement, mais une damnation (une séparation définitive d'avec Dieu).

Commentaire n°2 posté par Corsi :

« Vous avez la foi et je respecte cela, je m'en tiens à ce que la logique permet, en effet, le hasard ne peut construire un univers avec les règles qui sont les siennes et, qui nous remplissent d'admiration.

Mais le destin de l'homme je l'ignore, la Bible, le Coran, la Torah, sont des livres remplis de symboles que l'on peut interpréter de différentes façons, qui ont été écrits il y a fort longtemps par diverses personnes inspirées elles-mêmes par des récits oraux, il m'est impossible d'accorder une certitude absolue à ces récits. Si Dieu nous a donné une intelligence capable de regarder l'univers en face, il nous a donné par ce fait la possibilité de réfléchir et d'accepter notre ignorance. »

Réponse au Commentaire n°2 :

"Si Dieu nous a donné une intelligence capable de regarder l'univers en face"... il nous a donné aussi une intelligence capable de vérifier l'authenticité de la Révélation divine. Comment pouvez-vous dire qu'il vous est "impossible d'accorder une certitude absolue" au récit biblique avant d'avoir fait l'analyse – avant d'avoir examiné aussi les différentes interprétations possibles (que vous évoquez) et réfléchi sur le point de savoir si toutes les interprétations se valent?

Si la question vous intéresse, je ne saurais que trop vous recommander l'admirable ouvrage de Claude Tresmontant, « Le problème de la Révélation », qui porte sur la vérité du fait de la Révélation : "Avant d'étudier le contenu et les richesses de la Parole de Dieu, il faut d'abord s'enquérir de la question de savoir si cette parole est bien de Dieu, si c'est bien Dieu qui parle"

Vous invoquez la logique? Eh bien soyons logique! Si Dieu existe – ce que vous semblez admettre facilement, ce qui est tout à votre honneur –, il doit pouvoir se révéler. On ne voit pas quelle mystérieuse nécessité l’empêcherait de se manifester aux hommes qu'il a créé. La Révélation existe donc au moins à titre de possibilité, une possibilité qu'il ne serait pas raisonnable ni logique d'exclure a priori.

De même, on peut penser que si Dieu se révèle à l'homme, il lui donne toutes les garanties quant à l'authenticité même de cette révélation. Dieu nous connaît mieux que quiconque : il sait que l'homme, dans sa folie, est capable d'affabuler, d'inventer, de se construire un imaginaire mythique ; il sait aussi que nous avons un ennemi puissant capable de nous égarer – le démon ; il est donc mieux placé que quiconque pour savoir que nous avons besoin de garanties et de preuves.

Dès lors : si Dieu peut se révéler (et pourquoi ne le pourrait-il pas?) d'une manière telle que nous puissions savoir avec certitude que c'est bien lui qui se révèle (et pourquoi ne le ferait-il pas, compte tenu de la faiblesse de notre condition qu'Il connaît mieux que personne?), la juste attitude consisterait à étudier à fond les religions qui prétendent avoir reçu une révélation du Dieu vivant. Or, il n'y en a pas 150. Il n'y en a que 3 : le judaïsme, le christianisme et l'islam. La logique voudrait que donc l'on commence par étudier le judaïsme – qui est historiquement le premier peuple à avoir prétendu recevoir une révélation du Dieu Unique (dont le fait est reconnu par le christianisme et l’islam !). Et que l'on cherche à vérifier l'authenticité de cette Révélation – ce que fait magistralement Claude Tresmontant dans l'ouvrage précité.

Vous dites que Dieu nous a donné une intelligence pour "accepter notre ignorance". Là encore, je vous invite à la logique : si Dieu nous a donné une intelligence, c'est bien plutôt pour connaître. Car l'intelligence est faite pour connaître, non pour ignorer. Cette confiance en la capacité de la raison de faire reculer l'ignorance est d'ailleurs le moteur de toute recherche scientifique et de tout progrès.

Il y a certes des limites à notre intelligence. Et c'est sans doute la raison pour laquelle Dieu s'est révélé : pour nous donner accès à une connaissance de Lui et du monde que nous aurions été incapables de découvrir par nous-mêmes, avec notre seule intelligence. Votre démarche montre assez bien que lorsque l'on a établi rationnellement que Dieu existe, on n'est pas plus avancé sur la question de savoir QUI Il est. Connaître l'existence de Dieu, ce n'est pas encore connaître Dieu. Où l'on voit que la foi est un mode de connaissance par lequel nous accueillons des vérités certes inaccessibles de soi à la seule raison – que nous ne pouvons que croire sur la parole de Dieu qui se révèle – mais que nous pouvons penser et comprendre a posteriori avec notre intelligence – c'est là l’œuvre de la théologie. Preuve s'il en est que les mystères de la foi ne sont pas inintelligibles ni irrationnels, et que la foi, loin de contrarier la raison, l'élève et la sublime.

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