Article initialement publié sur Totus Tuus le 15 janvier 2006, revu et corrigé pour ce blog.
J’ai toujours cru en Dieu. Je crois que je peux dire cela. J’ai toujours été, dès le plus jeune âge, saisi par le fait d’être, d’exister. Pouvoir respirer, voir, sentir, penser… Pouvoir dire « JE »… Cela m’a toujours fasciné, je ne m’y suis jamais habitué. Mon existence a toujours été un sujet d’étonnement, de stupeur. Oui, aussi fou que cela puisse paraître, je suis, j’existe, je vis… MOI…
J’ai toujours cru en Dieu. Je crois que je peux dire cela. J’ai toujours été, dès le plus jeune âge, saisi par le fait d’être, d’exister. Pouvoir respirer, voir, sentir, penser… Pouvoir dire « JE »… Cela m’a toujours fasciné, je ne m’y suis jamais habitué. Mon existence a toujours été un sujet d’étonnement, de stupeur. Oui, aussi fou que cela puisse paraître, je suis, j’existe, je vis… MOI…
"Nous entrons dans la vie comme si elle nous était due, écrit le Père Stan Rougier dans son autobiographie spirituelle, alors que tout est miracle ! Jamais je n’ai pu considérer mon existence comme naturelle (…). Ce que je ressens à la fois de plus étrange et de plus personnel en moi, c’est l’impossibilité où je suis de me familiariser avec mon existence. Je ne m’y habitue pas."
Cela m’a toujours impressionné, car il s’en serait fallu de peu – c’est un euphémisme – pour que je n’existe pas... Songez… Quelle pouvait être, à l’aube des temps, la probabilité que je vienne un jour au monde, MOI ?…
Pour que je naisse, il m’a fallu remporter une première compétition contre des centaines de millions de concurrents. C’était bien sûr perdu d’avance… Qui voudrait tenter un concours administratif en sachant que des CENTAINES DE MILLIONS de candidats postulent… pour UN seul poste disponible ? (Bon, il est vrai que ce n’était pas tout-à-fait moi : le spermatozoïde, ce n’est pas MOI. Il n’empêche : je suis le grand bénéficiaire de cette première grande lutte pour la vie dont l’issue était extrêmement improbable : les spermatozoïdes sont près 250 millions à se lancer dans la course à l'ovule ! Et c’est MOI finalement qui ais tiré le gros lot. Si l’un quelconque des 250 millions autres spermatozoïdes en lice avait pris place au sein de l’ovule de ma maman, JAMAIS je n’aurais vu le jour...)
Et je prolongeais la réflexion : pour que mes "concurrents" existent et que le "concours" puisse se dérouler, il fallait que mon père et ma mère viennent eux-mêmes au monde, et qu’ils remportent chacun leur propre couronne contre des CENTAINES DE MILLIONS d’autres candidats, et ainsi de suite pour mes grands-parents… jusqu’au bout de la chaîne.
Et puis… si mon père et ma mère ne s’étaient pas rencontrés ?...
Et puis… si mon père et ma mère ne s’étaient pas rencontrés ?...
Pour ne prendre que les deux derniers siècles, "il aura fallu pas moins de deux cent cinquante six (256 !) ancêtres pour que chacun de nous existe ! Enlève un seul de ces maillons, fais manquer le rendez-vous entre ton trisaïeul et sa compagne, et tu n’existes pas. Un autre existera, ça ne sera pas toi." (Stan Rougier)
Tout cela me donnait le vertige. Dire qu’il suffisait d’un tout petit "grain de sable" pour que je ne vienne pas à l’existence. Par exemple, lorsque j’entends mon grand-père me narrer ses souvenirs de guerre en Indochine, je me dis qu’il aurait pu mourir quinze fois. Et je ne serais pas né... S’il avait été tué, comme tant de jeunes soldats français de son âge, ou bien s’il n’avait pas rencontré ma grand-mère au hasard d’une expédition,… je ne serai pas né.
"Chacun de nous doit la vie à un nombre phénoménal d’individus qui se sont cramponnés à la planète contre vents et marées, glaces et bêtes sauvages, hordes voisines et virus… A détourner quiconque de toute pensée de suicide ! Notre vie a coûté trop cher à trop de monde !" (Stan Rougier)
Oui, c’est fou : je vis, je respire, j’existe. Et je ne m’y habitue pas. C’est tellement beau, tellement… improbable. Comment croire que cela puisse être le simple fruit du hasard ?
Tout petit déjà, j’en avais la conviction intime – non pas la preuve, bien sûr, mais comme une intuition très profonde et indiscutable : j’étais habité par cette certitude que je devais mon existence non au hasard, mais à Quelqu’un – Quelqu’un de beaucoup plus grand que mes parents. MA vie, si précieuse, si unique, si improbable… ne pouvait être accidentelle. Je ne pouvais m’imaginer être le fruit d’une succession ininterrompue d’"aléas" et de coïncidences trop nombreuses et trop heureuses... Cela faisait trop de hasards.
Certes, le vainqueur du loto peut lui aussi s'étonner d'avoir remporté le gros lot. Pourtant il faut bien un gagnant. Il faut bien que le hasard "tombe" sur quelqu'un - puisque c'est le jeu. La différence, c'est que moi, j'ai remporté le gros lot d'un jeu auquel je n'ai pas participé. Si demain vous gagniez au loto sans avoir mis un billet, vous vous diriez sans doute que quelqu'un l'y a mis pour vous. Cela vous semblerait en tout cas l'idée la plus raisonnable.
Certes, le vainqueur du loto peut lui aussi s'étonner d'avoir remporté le gros lot. Pourtant il faut bien un gagnant. Il faut bien que le hasard "tombe" sur quelqu'un - puisque c'est le jeu. La différence, c'est que moi, j'ai remporté le gros lot d'un jeu auquel je n'ai pas participé. Si demain vous gagniez au loto sans avoir mis un billet, vous vous diriez sans doute que quelqu'un l'y a mis pour vous. Cela vous semblerait en tout cas l'idée la plus raisonnable.
L’existence de Dieu s’est donc toujours imposée pour moi comme une évidence. Et même si un peu plus grand, j’ai été confronté aux grandes questions de l’existence, même si ma "croyance" allait être bousculée par les interrogations et le doute, rien n’y faisait : je croyais en Dieu, c’était profondément ancré en moi, c’était indéracinable. Je croyais en Dieu parce que je croyais en MOI, en ma propre existence, et que celle-ci attestait par elle-même l’existence de Dieu. La meilleure preuve de l’existence de Dieu pour moi, c’était moi-même, ma vie, mon être… Dieu ne pouvait pas ne pas être, puisque moi-même j’étais.
Mon existence était pour moi un fait tellement prodigieux, tellement "miraculeux", tellement "trop-beau-pour-être-vrai", qu’elle ne pouvait pas ne pas avoir été voulue. Le fait que je puisse exister, MOI, me faisait pressentir que j’avais été désiré, MOI, par Quelqu’un, un TU qui me préexistait et sans lequel je n’aurais pu voir le jour puisque je ne me suis pas donné l’être moi-même. Mon existence elle-même me révélait en filigrane un Amour, un Choix, une Election. "Nous sommes les élus d’un choix qui nous dépasse", écrit Stan Rougier, un choix qui ne se limite pas à la seule décision de nos parents de nous concevoir.
"Nos parents ne nous ont pas inventés. Ils le savent mieux que personne. Ils ont transmis le patrimoine génétique d’une lignée d’ancêtres, c’est déjà un cadeau fabuleux, mais ils ne nous ont pas inventés. Ils ont choisi d’avoir un enfant, mais ils ne nous ont pas choisis, nous. Ils ne sont pas nos créateurs, mais nos pro-créateurs… C’est bien grâce à l’employé des postes qu’un message nous parvient, mais ce n’est pas lui qui a écrit le message." (Stan Rougier)
J’existais, et ma vie attestait l’existence d’un AUTRE que MOI à qui je devais d'être tout ce que je suis. Mon être même me révélait un Amour qui me posait dans l'existence et sans lequel je n'aurais pu être. Ma vie n'était donc pas absurde. Elle avait une origine. Elle était le fruit d'une Décision consciente, d'une Volonté délibérée, d'un Désir particulier. Elle avait un sens. Et même si je ne voyais pas clairement lequel, je savais que Quelqu'un quelque part savait, et qu'il en possédait, Lui, la clef secrète.
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