Suite à la publication de mon article "Faut-il être théologien pour être catholique?", un lecteur réagit.
Commentaire n°1 posté par Hervé
Bonjour Matthieu,
Je suis en grande partie d'accord avec toi : il faut se former au niveau religieux pour "rendre raison de notre Foi". Mais tout le monde ne peut pas devenir théologien. Comment les personnes qui ont des capacités intellectuelles limitées (faible niveau scolaire, handicap...) quand elles ne peuvent pas effectuer le travail dont tu parles ?? Un certain nombre de personnes ne peuvent recevoir comme formation que le catéchisme, les homélies dominicales sans être en mesure d'étudier les livres de théologiens. Cela ne les rend pas moins catholiques pour autant.
Le problème vient plutôt du fait que des personnes très instruites dans les "sciences profanes" refusent souvent d'approfondir leur foi, se contentant de souvenirs datant de leur enfance. Et puis il y a aussi des catholiques de bonne volonté qui ont du mal à dégager du temps pour mieux comprendre l'Enseignement de l'Eglise, d'autres qui n'ont pas d'accès aux livres ou à Internet (je pense à nos frères vivant dans des pays défavorisés).
Pour les jeunes parisiens, c'est vrai que nous n'avons pas beaucoup d'excuses : les paroisses sont actives et proposent plein de formations (de même que la Catho, le Collège des Bernardins...), il y a diverses librairies et bibliothèques, nous avons de nombreuses possibilités pour avancer dans notre connaissance de la Foi chrétienne, quel que soit notre niveau initial.
Donc je suis d'accord pour encourager la formation continue des laïcs, mais il me semble un peu dur d'exiger que tous deviennent "théologiens" obligatoirement. Chacun fait selon ses capacités, même s'il ne faut pas oublier que celui qui a reçu des talents doit les faire fructifier...
Réponse au Commentaire n°1
Ce que je voulais exprimer, cher Hervé, c'est que tout catholique est théologien par nature. Il est impensable d'être catholique sans croire par exemple à la Trinité ou à la divinité de Jésus ; que l'on soit européen, africain, jeune, vieux, handicapé ou valide, très instruit ou de faible niveau scolaire.
Il y a certes toujours des cas limites qu'on peut évoquer, et qui contredisent la règle. On appelle ça des exceptions. Mais les exceptions ne remettent jamais en cause la règle elle-même - un adage populaire dit même avec ironie que l'exception confirme la règle! On ne raisonne jamais en théologie ou en morale à partir des exceptions (sinon, on ne pourrait jamais plus raisonner).
Cela dit, dans les cas que tu cites, je nuancerais. Je connais des handicapés qui ont une vive conscience par exemple de la présence réelle de Jésus au tabernacle. Par là-même, ils manifestent une intelligence de la foi bien supérieure à la moyenne. Il est des personnes handicapées qui sont certainement bien plus favorisées des lumières divines que nombre de théologiens de profession. Seuls les saints d'ailleurs sont les véritables théologiens. Et la sainteté, comme tu le sais, n'est pas réservée à une élite intellectuelle (fort heureusement...). Si la théologie s'efforce de penser les vérités de la foi, la sainteté, elle, "donne accès à la réalité dont parle la théologie", comme le disait en une formule admirable le cardinal Schönborn aux prêtres rassemblés en retraite à Ars, le 29 septembre 2009. Le Cardinal et immense théologien Hans-Urs Von Balthasar parlait, lui, de la "dogmatique expérimentale des Saints"...
Maintenant, pour revenir à ton propos, je suis d'accord avec toi : le principe de base demeure toujours le "à chacun selon ses capacités". "Même s'il ne faut pas oublier que celui qui a reçu des talents doit les faire fructifier..." ainsi que tu l'écris toi-même si bien.
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