dimanche 28 avril 2019

Le cerveau humain : la plus grande merveille dans tout l'univers


Terminons notre observation des prodiges de la nature en nous arrêtant sur la plus étrange des créatures que l’on y puisse trouver : l’homme.

Les hommes que nous sommes constituent, à y bien regarder, de pures merveilles. Avons-nous conscience d’être, chacun en particulier, le chef-d’œuvre absolu de la Création ?

Et tout d’abord, contemplons cet extraordinaire objet que nous avons tous (aussi benêt soyons-nous) dans notre boîte crânienne : le cerveau, qui est – de loin – la structure matérielle la plus complexe et la plus fascinante que l’on connaisse dans tout l’univers.

La plus complexe : il renferme dans son ensemble pas moins de 12 milliards de neurones, un seul d’entre eux pouvant être en communication directe avec 100.000 autres ! Le nombre de combinaisons possibles au sein d’un seul cerveau est supérieur au nombre des atomes de l’univers entier ! Aucun modèle mathématique ne peut rendre compte d’une telle complexité.

Le plus fascinant : le cerveau n’est qu’une toute petite partie de l’encéphale, il a la taille et l'apparence d'un petit chou-fleur, mais sa masse de 1.500 grammes (environ 2 % du poids du corps humain) est capable d’expliquer l’univers.

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L’étude du cerveau a fait l’objet d’innombrables travaux dont la psychologie et la psychiatrie ont largement bénéficié. On sait ainsi aujourd’hui que le cerveau humain résulte de la superposition de trois cerveaux, ces trois cerveaux fonctionnant en étroite corrélation, l’ensemble formant un système d’une complexité inouïe qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.

Le premier cerveau, le plus ancien, est le lieu des instincts les plus primitifs ; c’est le cerveau reptilien, qui assure la réception des grandes informations de bases, ainsi que les réponses appropriées nécessaires à la survie et à la perpétuation de l’espèce – respiration, battements du cœur, pression artérielle, état de nutrition.

Le cerveau paléomammalien ou limbique gouverne, en les affinant, les fonctions du cerveau reptilien, mais il intervient aussi dans le maintien des grands équilibres biochimiques et dans la distribution des messages endocriniens et électriques. Il est également impliqué dans les grandes émotions primaires – rage, peur – et les comportements qu’elles suscitent – agression ou fuite, possession, soumission. Il intervient dans la durée du sommeil et de la veille en rapport avec l’environnement, interprète les besoins et régit les pulsions, alerte les hémisphères cérébraux par diverses voies nerveuses et divers modulateurs chimiques, en sorte que les réponses émotionnelles aux modifications de l’environnement s’adaptent de façon appropriée.

Quant au néocortex, qui désigne les hémisphères cérébraux si remarquablement développés chez l’homme, c’est le lieu du traitement des informations communiquées par les organes des sens, l’ensemble de l’organisme, l’ensemble du monde extérieur et par la mémoire. Le néocortex est le siège de la pensée logique et conceptuelle, des fonctions cognitives complexes, des réponses motrices ou intellectuelles aux modifications du monde extérieur, de l’apprentissage, de l’exploration, de la mémoire, des affects qui en découlent, de tous les faits de conscience, mais aussi des comportements complexes inconscients – tels que la conduite d’une voiture en situation de routine – et de toute vie inconsciente (qui se manifeste par exemple par des bouffées d’angoisse dont on recherche longtemps la cause). Le néocortex est le lieu de l’intelligence, de la conscience de soi, du décodage du réel par l’activité scientifique, celui de la création artistique comme des interrogations métaphysiques, des élans mystiques, de la recherche philosophique.

Comme une noix ou une mappemonde, le cerveau comporte deux hémisphères ; ces hémisphères ont chez l’homme une particularité spécifique : leur asymétrie. C’est au prix Nobel de Médecine américain, Roger Sperry, que l’on doit les synthèses les plus complètes au sujet des fameuses "localisations cérébrales".

Le cerveau gauche joue un rôle important dans le développement de la pensée analytique abstraite, en particulier dans les opérations du langage conceptuel. Il est le siège de la pensée logique, qui traite les informations sur le mode séquentiel ou oppositionnel, celui de la connaissance discursive et du traitement abstrait des données. En d’autres termes, le cerveau gauche fonctionne comme les ordinateurs, qu’il a d’ailleurs créés à son image, selon le mode oui/non. Apte à décortiquer les versions latines ou les problèmes de math, l’hémisphère gauche est logique, rationnel, cartésien ; il dissèque, analyse, soupèse ; il s’exprime par des signes, des chiffres, des lettres. Plus masculin que féminin, semble-t-il, c’est lui qui engendre la science.

Le cerveau droit saisit pour sa part les informations dans leur globalité et en fait la synthèse. Il fonctionne de manière analogique. Saisissant intuitivement les liens entre les différents éléments constitutifs d’un tout, il use d’images et de métaphores, appréhendant d’emblée le sens des mythes et des symboles. Ignorant les chiffres et les lettres, il parle le langage des fables, des légendes, des paraboles et des prophéties. Comme on l’observe dans Le Petit Prince de Saint-Exupéry ou chez La Fontaine, il échappe aux limitations de l’espace et du temps, et exprime dans un langage simple et fort la sagesse des nations. L’hémisphère droit est donc le siège de l’esprit de synthèse, de la pensée systémique ou globale, de l’expression artistique et de l’intuition. Naturellement plus sensible à l’unité profonde de l’univers, il analyse moins qu’il ne ressent ; les arts, la musique sont ses expressions familières.

Bref, si le cerveau gauche est par essence plutôt analytique, le cerveau droit lui est plutôt synthétique. On dirait du premier qu’il est rationnel, qu’il tire des conclusions fondées sur des faits et des raisonnements, tandis que le second, plutôt intuitif, embrasse la réalité dans sa globalité. Mais ils fonctionnent ordinairement de concert, en étroite synergie, et c’est ainsi que leurs performances s’en trouvent accrues.

Deux sensibilités, une double polarité, un double chemin nécessaire à une appréhension complète du réel : en somme, les deux voies de la connaissance. Le réel semble donc bien accessible à l’homme par deux voies : l’approche poétique, intuitive et mystique, et l’analyse discursive, rationnelle et scientifique. L'harmonie de ces deux modes de fonctionnement de l’esprit humain engendre l’équilibre.

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Sur le plan de son fonctionnement, le cerveau est comparable à un immense central téléphonique compliqué. Le cerveau enregistre toutes les sensations que lui envoient nos cellules, les trie, les compare, en tire des conclusions, les retransmet et les emmagasine en mémoire. Immédiatement ou après en avoir référé à notre jugement, il commande des réflexes ou des gestes raisonnés.

Le cerveau est la tour de contrôle de notre corps. Il doit être tenu au courant rapidement des besoins de l'organisme et des ressources disponibles dans l'environnement pour les satisfaire. Il y parvient grâce à un vaste réseau de câbles disséminés partout dans l'organisme : les nerfs. Avec le cerveau et la moelle épinière, ils forment le système nerveux.

Que l’on s’en persuade : l’ordinateur le plus puissant au monde, le plus sophistiqué et le plus moderne que l’homme ait pu créer sur la Terre avec toute sa science et tout le génie créateur dont il est capable n’est qu’un vulgaire jouet à côté du cerveau dans lequel 1 million de milliards de connections électro-chimiques sont constamment en opération pour informer le central!

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Le cerveau est un objet tellement prodigieux que beaucoup d’esprits athées se réfugient derrière son extraordinaire complexité (et la faiblesse de nos connaissances) pour réduire le fait religieux au seul exercice des fonctions cérébrales. La foi serait ainsi le fruit d’un mécanisme mental purement naturel, non le résultat du phénomène surnaturel d’une rencontre avec Dieu.

Quoiqu'il en soit de ces assertions - qui peuvent aussi avoir un intérêt dans une perspective croyante (en ce qu’elles affirment le caractère naturel et profondément humain de la croyance religieuse) - ces brillants esprits omettent de s’interroger... sur le cerveau lui-même, son existence, son origine, et sur les raisons qui expliquent pourquoi il fonctionne comme cela. Or, il me paraît capital de réfléchir à ces interrogations fondamentales, tant la question métaphysique de l’existence de Dieu me paraît se jouer là avec une particulière acuité. Quand on a tout expliqué par le cerveau (y compris la religion, les états mystiques, les phénomènes para-normaux...), il reste à expliquer le cerveau lui-même.

J’ai toujours tenu pour ma part le cerveau humain comme la preuve la plus éclatante de l’existence de Dieu, que l’on pourrait définir à ce stade de notre réflexion comme une Intelligence Créatrice Supérieure.

Une Intelligence : car le cerveau lui-même est une merveille d’intelligence. Il ne peut être que le produit d'une Pensée particulièrement géniale.
Créatrice : car le cerveau humain n’a pas toujours existé – il  commencé d’être. Il ne peut être que l'effet d'une Puissance créatrice, capable de poser dans l'être des êtres qui ne préexistaient pas.
Supérieure : car la somme des plus grands cerveaux que notre planète ait jamais portée n’a jamais été capable de réaliser quelque chose qui ressemblât, fût-ce de très loin, au cerveau humain. Celui-ci ne peut procéder que d'une Réalité intelligente supérieure à l'homme. Celle-ci est manifestement invisible, puisque l'homme apparaît comme le sommet de l'univers - et qu'on ne lui observe rien de supérieur, au moins sur le plan de l'intelligence. Mais elle n'en est pas moins réelle puisqu'on en voit les effets avec le cerveau humain qui dépasse infiniment tout ce que l'homme peut imaginer et réaliser par ses propres forces.

Si le hasard seul a pu provoquer l’apparition de ce trésor de sophistication et de complexité intelligente qu’est le cerveau, alors cela veut dire que le hasard lui-même est plus intelligent que l’intelligence elle-même. Est-il vraiment raisonnable de le croire ?

De deux choses l’une : ou bien le hasard ne peut pas être plus intelligent que l’intelligence. Et dans ce cas, le cerveau ne peut pas exister - or, il existe. Ou bien le hasard peut être infiniment plus intelligent que l’intelligence de tous les savants du monde entier et de l’histoire réunis. Et c’est ce fameux "hasard" intelligent que nous nommons Dieu.


Discussion avec les lecteurs suite à la publication de cet article

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