vendredi 1 janvier 2021

L'ordre de l'univers face au hasard


Nous avons vu que le monde dans lequel nous vivons n’a pas toujours existé ; qu’il a commencé d’être avec le Big Bang ; qu’avant, il n’y avait ni matière, ni espace, ni temps. Une intelligence douée de raison ne peut donc pas ne pas se poser la question de l’existence de Dieu. Car si le néant ne peut créer le monde ; faire que soudain, il y ait quelque chose plutôt que rien ; Dieu, Lui, par sa Toute-Puissance, le peut.

Faisons maintenant une grosse concession au dogme athée (il faut savoir faire des sacrifices, parfois…). Imaginons que le monde soit né de rien. Que comme ça, subitement et sans explication, l’univers ait surgi du néant. Il se pose alors un autre problème, gigantesque, sur lequel toutes les théories non-croyantes se cassent irrémédiablement les dents : ce problème, c’est celui de l’ordre admirable qui règne dans notre univers.

Vous savez que les astronomes arrivent à prévoir le passage des éclipses, à calculer avec précision la trajectoire d’un astre. Dans votre calendrier, n’indique-t-on pas l’heure du lever et du coucher du soleil ? La date du printemps, de l’été, de l’automne, de l’hiver ? Le soleil, le quartier de la lune, les saisons, connaissent-ils des retards ? Et pourquoi ? Connaissez-vous une machine si bien montée que l’univers ? Une machine incroyablement complexe, d’une précision inouïe…

Notre univers est remarquablement organisé. Loin d’être chaotique, le cosmos est merveilleusement ordonné. Nous savons aujourd’hui qu’il obéit à des lois ; que toute la nature est régie par des lois ; qu’il y a des lois en physique, des lois en chimie, des lois en biologie, des lois en mathématiques… Mais d’où viennent ces lois ? Qui a écrit ses lois ?

Pour les plus grands scientifiques, il n’y a pas de doute. Citons Werner Von Braun, spécialiste des fusées de la NASA : « Pour moi, je n’ai pas à me prouver Dieu. Je peux dire que je le vois et que j’en expérimente en quelque sorte la présence pour la seule raison qu’il me paraît inconcevable de penser qu’on pourrait faire des calculs et des prévisions scientifiques si précis et si complexes que ceux que nous avons dû faire pour faire décoller nos fusées, si cet univers cosmique n’était pas soumis à des lois précises et constantes qui seules peuvent les permettre. Il n’y a, que je sache, jamais eu de lois sans législateur. Dieu est pour moi ce Législateur suprême ».

Même son de cloche du côté de Charles Fehrenbach, savant de réputation internationale, directeur d’Observatoire, médaillé d’or du CNRS : « A mon avis, dit-il, le plus bel objet du monde, vu au télescope, est Saturne et son anneau : un astre d’une beauté absolument extraordinaire ! Quand vous voyez cela, vous en avez le souffle coupé ! Et vous vous dites : comment un tel système peut-il exister ? Une si prodigieuse organisation, d’une si grande perfection ? On sait qu’il existe, on ne sait pas pourquoi. Cet émerveillement vous touche bien sûr au fond du cœur. Il touche les croyants, mais aussi les non croyants. Bien sûr, je ne trouve pas Dieu parce que je suis astronome. Cependant, je reste croyant en étant astronome. Et ma foi n’est pas diminuée par le fait que je le suis. Loin de là ».

Quant au naturaliste Pierre-Paul Grassé, il déclarait ceci : « Si je suis revenu à la foi, c’est par la science… Nous vivons dans un monde ordonné. Or, qui dit ordre dit intelligence ordonnatrice ».

Tous les scientifiques ne tiennent pas cependant ce beau langage, et certains considèrent notre univers comme le simple fruit du hasard. Ils prétendent que c’est le hasard qui a agencé les choses comme nous les voyons. Le monde actuel serait l’une des multiples combinaisons possibles qui pouvait sortir du tohu-bohu initial. Bref, Dieu n’est pas nécessaire, pensent-ils. « L’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’univers d’où il a émergé par hasard » écrivait Jacques Monod, éminent biologiste disparu en 1976, dans son fameux ouvrage « Le hasard et la nécessité ».

Le hasard peut-il vraiment constituer une explication intellectuellement satisfaisante au monde dans lequel nous vivons et à l’apparition de la vie humaine ? Je ne le crois pas. Tout simplement, je le répète, à cause de l’ordre qui règne dans l’univers.

Hasard est un mot d’origine arabe qui désigne le jeu de dés. Le hasard, qui est aveugle, s’oppose à l’intelligence, qui est lucide. Un monde né du hasard serait donc nécessairement chaotique, comme le faisait observer Albert Einstein dans sa fameuse lettre de 1952 à son ami Maurice Solovine .

Si l’Evolution flottait au gré du hasard, le règne animal serait un fatras de formes inintelligibles que le paléontologiste n’arriverait pas à relier les uns aux autres. D’ailleurs, il n’y aurait pas de paléontologiste…

Dans la vie, le hasard ne produit régulièrement que du désordre. Si je jette en l’air les 5 lettres ARSPI, il me faudra beaucoup de temps pour obtenir PARIS dans l’ordre. Le plus difficile serait d’y parvenir à tous les coups… De même, disait le médecin et biologiste Jacques Ruffié, peut-on imaginer écrire un livre, même avec 1 milliard d’années devant soi, en tirant les lettres d’un sac, les yeux fermés ?

Si l’on démonte un réveil et que l’on place ses différentes pièces dans une poêle à frire, on aura beau remuer le tout, on n’arrivera jamais à reconstruire le réveil. Pour reconstruire le réveil, il faudrait une intelligence. Une intelligence lucide et ordonnatrice qui ne peut procéder du hasard qui, lui, est aveugle.

Si le hasard peut rendre compte exceptionnellement d’un ordre passager – par exemple, j’ai gagné au loto, et j’ai gagné par hasard – il ne peut pas rendre compte d’une harmonie générale et permanente comme celle que nous découvrons dans le monde, ou en nous, dans notre propre corps. Une somme de hasard ne créé pas de lois. Or, le gland donne toujours un chêne, et l’on n’a jamais vu qu’une graine de capucine donnât naissance à un bébé éléphant !

Des forces aveugles inconscientes ne suffisent donc pas à expliquer l’ordre admirable constaté au cœur des choses, des plantes ou des animaux, des êtres, en un mot, dépourvus eux-mêmes d’intelligence, mais qui obéissent à des lois intelligibles.

Avez-vous déjà vu les hirondelles un soir d’octobre s’assembler et s’envoler en un nuage tourbillonnant ? Elles semblent obéir à un signal mystérieux… Lorsque la belle saison est close, elles partent en Afrique. Elles volent entre 1.000 et 1.500 mètres d’altitude à une vitesse régulière entre 50 et 60 km/h en suivant des routes de migrations invariables, dormant la nuit et circulant le jour, s’alimentant de ce qu’on appelle le plancton aérien. Au mois d’avril, on les voit revenir, isolément. Le même couple retrouve son ancien nid après un aller-retour de plusieurs milliers de kilomètres…

La simple observation de la nature et de son intelligence prodigieuse suffit à discréditer la thèse du hasard. Car ce qui est privé de connaissance ne peut tendre à une fin que dirigé par un Être connaissant et intelligent, comme la flèche par l’archer.

Qu’on l’observe au microscope ou au télescope, le monde est gorgé d’intelligence, comme un arbre de sève au printemps. Tout le contraire du chaos ! Le monde est fait avec intelligence ? Il a donc le fruit d’une Intelligence – telle est la conclusion qui s’impose.

Il faut être logique : si le hasard aveugle provoque habituellement le chaos et l’intelligence lucide l’ordre intelligible, puisque notre monde est admirablement ordonné, c’est qu’il procède nécessairement d’une intelligence lucide, non du hasard.

Comme disait Alfred Kastler, ancien Prix Nobel de physique, connu pour ses travaux sur le rayon laser : « si nous découvrions un jour sur la face cachée de la lune une usine d’aluminium qui fonctionne toute seule, nous aurions du mal à penser qu’elle est le résultat du hasard, et nous dirions plutôt qu’elle a été installée par des extra-terrestres… Or, le corps humain est 10 millions de fois plus compliqué qu’une usine entièrement automatisée ! Il est donc difficile de penser qu’il n’existe pas une Intelligence qui a prévu tous ces processus biologiques ».

Jules Carles, naturaliste et directeur de recherche au CNRS raisonnait de manière analogue : « Si une automobile passe sur la route, j’admettrais facilement qu’elle puisse, par hasard, tenir la route pendant 10 mètres sans que personne ne soit au volant. J’admettrais même cette absence de conducteur pour 10 mètres de plus, 100 mètres à la rigueur. Mais si l’automobile est venue de Paris à Toulouse sans tomber dans aucun fossé, j’en arriverai à croire qu’il y avait un conducteur ». Or, le chemin qui va du virus à l’homme est infiniment plus compliqué que celui joignant Paris à Toulouse…

Savez-vous qu’en vertu des lois mathématiques des permutations, une maîtresse de maison devant placer 10 convives autour d’une table peut le faire à son choix de plusieurs millions de façons différentes ? Et que si elle en reçoit 20, elle aura 2 milliards de milliards de choix ! Comment rendre compte alors de milliards d’organismes monocellulaires d’abord, pluricellulaires ensuite, par le seul jeu du hasard ? Combien de milliards de milliards de hasards a-t-il donc fallu pour aboutir jusqu’à nous ?

Pour conclure sur le hasard, je dirais qu’au fond, prétendre que l’univers ordonné dans lequel nous vivons est né du néant par le simple jeu du hasard est infiniment plus absurde que d’affirmer qu’une mouche puisse peindre par hasard une œuvre comme la Joconde. Et ce n’est pas une boutade ! Pourquoi ? Parce que la mouche, elle, a le mérite d’exister, tandis que le néant par définition n’existe pas. Ensuite, parce que Mona Lisa, pour aussi admirable qu’elle soit, se trouve limitée à quelques centimètres de toile, alors que l’univers, lui, est riche d’une profusion inouïe de merveilles multiples, de l’infiniment petit de l’atome à l’infiniment grand du cosmos... Par conséquent, si l’on est logique avec soi-même et que l’on considère absurde qu’une mouche puisse par le simple jeu du hasard produire une œuvre telle que La Joconde, alors il faut admettre a fortiori que l’univers dans lequel nous vivons ne peut pas procéder du hasard.

« Les particules originelles, disait André Frossard, par l’effet de la sympathie et de la confiance qu’elles s’inspirent, sans impulsion ni directions extérieures, auraient commencé à s’associer de manière à former, de quarks en atomes, d’atomes en molécules, des architectures de plus en plus compliquées… jusqu’à réussir, après des milliards d’années d’efforts soutenus à composer un professeur d’astrophysique avec des lunettes et une moustache. C’est du merveilleux à l’état pur.

« La doctrine de la Création ne demandait qu’un seul miracle à Dieu. Celle de l’auto-création du monde exige un miracle par micro-seconde… Le dogme chrétien a tout de même un avantage sur la magie permanente du dogme scientiste : il est beaucoup plus raisonnable ! »

Pour Jean-Paul II enfin, « parler de hasard à propos d’un univers qui présente une organisation si complexe dans ses éléments, et une finalité si merveilleuse dans sa vie, signifie renoncer à chercher une explication au monde tel qu’il nous apparaît. En réalité, ceci équivaut à vouloir admettre des effets sans cause. Il s’agit là d’une abdication de l’intelligence humaine qui renoncerait ainsi à penser, à chercher une solution à ses problèmes ».

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