dimanche 17 février 2019

L'immensité de l'Univers, condition d'émergence de notre existence

Gigantesque, oui, notre Galaxie l’est assurément. Mais à l’aune de notre Terre et de nos petites vies. Car notre Galaxie elle-même se trouve perdue au milieu de 100 milliards d’autres galaxies toutes aussi gigantesques que la nôtre, si ce n’est plus…

"Une poignée de sable contient environ 10.000 grains, soit un nombre plus grand que celui des étoiles que nous pouvons apercevoir par une nuit claire. Mais le nombre des étoiles que nous pouvons voir n’est qu’une petite fraction du nombre des étoiles qui existent (…). La richesse du cosmos est au-delà de toute mesure : le nombre total des étoiles dans l’univers est plus grand que tous les grains de sable contenus dans l’ensemble des plages de la planète Terre" (Carl SAGAN in Cosmos).

Certes, le cosmos tel que l’entend la science moderne n’est pas infini, comme on a pu le croire en d’autres temps, mais il est d’une "richesse au-delà de toute mesure", tel le nombre des grains de sable formant l’ensemble des plages de toute la Terre qui n’est pas non plus infini, mais peut nous apparaître comme tel tant leur nombre est gigantesque.

Comme notre galaxie contient 10 puissance 11 soleils (soit 100.000.000.000) et qu’il y a également 10 puissance 11 galaxies, le nombre total des étoiles dans le cosmos est de 10 puissance 22 (soit 10.000.000.000.000.000.000.000)! La dimension de l’univers est d’environ 10 puissance 20 kilomètres : la lumière, qui voyage à la vitesse de 300.000 kilomètres à la seconde, met ainsi 10 milliards d’années pour aller d’un bout à l’autre.

Tout cela dépasse l’imagination et l’entendement…

Alors, que suis-je moi, avec mes projets, mes ambitions, mes espoirs, vu de cette nébuleuse ? Bien moins qu’un grain de poussière qu’une voiture soulèverait dans le désert du Nevada, à 9.000 kilomètres d’ici…

Ces chiffres nous font sentir – ô combien ! – notre petitesse… 

Pourtant, l’immensité de notre univers n’est peut-être pas totalement étrangère à la vie sur la Terre. Si extraordinaire que cela puisse paraître, de nombreux physiciens pensent que les forces d’inertie s’appliquant aux objets terrestres sont engendrées par la totalité des forces gravitationnelles exercées par l’ensemble de la matière contenue dans le cosmos, y compris celle des étoiles et des galaxies les plus lointaines : "L’idée que la matière distante exerce parfois une influence bien plus grande que la matière proche peut paraître déconcertante. Pour lui donner un tour plus concret, on peut essayer de chiffrer la proportion dans laquelle les objets proches influent sur l’inertie des corps figurant sur la Terre : la totalité de la Voie Lactée y contribue seulement à proportion d’un dix-millionième ; le Soleil, un centième de millionième ; et la Terre elle-même, un milliardième (…). En fait, 80 % de l’inertie affectant la matière locale provient de l’influence de galaxies trop distantes pour être aperçues au télescope de 5 mètres de diamètre"  (Dennis Sciama, in The Unity of the Universe).

"Donc, renchérit le biochimiste australien Michael Denton (in L'évolution a-t-elle un sens?), s’il existe des êtres de notre taille et de notre masse, dotés de la station debout, d’une démarche bipède et de la capacité d’allumer du feu, c’est grâce à l’influence des galaxies les plus lointaines dont la masse collective détermine la grandeur des forces d’inertie prévalant sur la Terre."

Aussi incroyable que cela puisse être, si j'existe aujourd'hui sur cette Terre, c'est parce que l'Univers est exactement de la dimension qui est la sienne à cette époque de son histoire. Ou dit autrement (puisque l'Univers est en expansion, la dimension spatiale est inextricablement liée à celle du temps) : c'est parce que l'Univers a exactement l'âge qu'il a. Nous ne sommes pas apparu n'importe où ni n'importe quand. "Les moments de l'apparition de telle ou telle catégorie d'êtres ne sont ni fortuits ni arbitraires. La vie ne pouvait pas, pour des raisons physico-chimiques bien déterminées, apparaître avant que l'Univers n'ait atteint un certain état, et n'ait franchi un certain seuil caractérisé par ces conditions physico-chimiques (température de la planète, rayonnement, etc.) (...). La genèse des êtres ne pouvait pas s'effectuer dans n'importe quel ordre ni à n'importe quel moment. Il existe (...) une généalogie de la terre et des cieux (...). L'homme corporel ne pouvait pas être créé avant que la biosphère n'ait atteint un certain seuil, avant que l'arbre de la vie n'ait poussé sa pointe vers certaines formes d'animalité supérieures, et la vie ne pouvait apparaître avant que la terre soit à bonne température, que l'Univers tout entier ne soit prêt pour cette synthèse des micro-organismes." (Claude Tresmontant, in Etudes de métaphysique biblique).

L'impression que nous avons d'être perdus au milieu d'un océan infini de galaxies et de planète est donc trompeuse : nous sommes en réalité la fine fleur de l'Univers - ce pour quoi l'Univers existe et ce à quoi il conduit à ce stade de son évolution historique : "Si l'on considère l'homme, ou seulement notre planète, dans l'Univers, du point de vue spatial de l'étendue, nous nous apparaissons à nous-mêmes comme perdus entre les deux infinis de grandeur et de petitesse (...). Mais si, au lieu de regarder l'Univers en nous plaçant au point de vie géométrique de l'immense, nous regardons le même paysage, sans rien changer bien entendu à son ordonnance, mais sous l'angle biochimique cette fois de la Complexité, que voyons-nous? Un complet reversement des valeurs. Un retournement de la perspective." (Claude Tresmontant, op. cit.)

En contemplant ces différentes données concernant notre système solaire, notre Galaxie et l’Univers tout entier, tout semble merveilleusement ordonné pour que la vie puisse apparaître sur la Terre - dont la nôtre. N'est-il pas incroyable de penser que l'univers entier - dans son immensité - a été conçu pour que la vie - et la mienne en particulier - émerge sur notre petite planète? Suis-je vraiment conscient d'être embarqué dans une fabuleuse aventure?

"A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
La Lune et les étoiles que tu fixas
Qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui,
Le fils d'un homme que tu en prennes souci?"
(Psaume 8)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire